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Entreprises et santé : à quoi sert une cartographie des risques ?

Je poursuis l’échange avec le directeur HSQE d’un grand groupe industriel évoqué dans mon précédent billet : « Je ne vois pas comment on peut mélanger les risques pour la santé et la sécurité liés au travail (SST) ou à l’environnement et les autres risques auxquels l’entreprise est exposée, me dit-il. Pour le travail, j’ai un modèle de document unique qui est bien accepté, je ne vois pas l’intérêt de le fondre dans une démarche plus globale. Au contraire, j’y vois une possibilité de recul de l’intérêt porté à la santé au travail. » J’argumente : « J’entends ce point, mais je connais des groupes qui ont fait le choix d’une cartographie générale de leurs risques. Et ce qui est intéressant, c’est que les risques pour la santé apparaissent sur le même plan que les risques financiers, sociaux technologiques, etc. Et que le Comex en prend connaissance, tandis que le document unique… »

Quelle définition du risque ?

Dans cette discussion, toute la question est celle de la définition que l’on donne à la notion de risque. Si on s’en tient à la démarche hygiéniste classique, le risque est la probabilité de survenue d’un problème de santé au sein d’une population donnée, pendant un temps donné et une exposition donnée. Mais d’autres choix sont possibles, fondés sur le fait que gérer une entreprise, c’est fondamentalement gérer des risques en permanence et qu’il est utile d’avoir une vision globale des menaces qui pèsent sur la bonne marche de l’entreprise. Ainsi, j’ai connu un grand groupe qui a adopté la définition suivante du risque : tout événement susceptible de gêner la réalisation des objectifs de l’entité ou du groupe ou de réduire la capacité de l’organisation à les réaliser. Dès lors, il n’y a aucune raison de faire de la santé une catégorie isolée des autres préoccupations de l’entreprise.

Une approche intégrée

La plupart des cartographies des risques prennent en compte trois catégories d’événements :
  1. Les menaces internes : processus de production ; gestion du personnel ; finance ; fournisseurs, qualité, pollutions, gouvernance, etc.
  2. Les menaces externes : marché ; fournisseurs, géopolitique ; terrorisme ; cyber attaque, catastrophes naturelles, etc.
  3. Les menaces transverses : corruption, énergie, culture, réputation, confiance, performance, etc.
Où placer les risques SST ? Deux choix sont possibles, soit dans le compartiment interne, soit dans le compartiment transverse. Il n’y a pas de meilleur choix évident. Le principal est que la dimension humaine de l’activité de l’entreprise soit clairement prise en compte.

Quelle utilité ?

Dans un monde de plus en plus complexe, changeant et incertain, identifier et quantifier les risques est pour les entreprises une condition de leur survie. Il ne s’agit plus seulement de maîtriser des connaissances scientifiques et techniques pour les transformer en biens et en services. Il s’agit aussi d’une capacité d’agir dans l’incertitude. Cette anticipation est une nécessité tant en interne qu’en externe. En interne, l’un des principaux avantages est de pouvoir désigner clairement un responsable pour chaque risque. Car rien n’est plus risqué qu’une source de danger orpheline. En externe, il s’agit principalement de donner confiance aux parties prenantes. Il est souhaitable que la SST soit pleinement prise en compte dans cette démarche. Les spécialistes HSE n’ont pas nécessairement à être désignés comme « propriétaires » de toutes les menaces touchant la SST. Il peut être intéressant de confier cette mission à des managers, avec des HSE comme conseils et référents méthodologiques. De ce point de vue, la cartographie des risques devient un outil de dialogue entre le management et les spécialistes HSE. Cela fait réagir le directeur HSQE : « Oui, c’est une vision intéressante. C’est vrai que le document unique ne couvre pas l’ensemble des menaces sanitaires qui pèsent sur nous. » Moi : « Tout-à-fait. Ne touchez pas à votre document unique qui fonctionne bien. Intégrez-le dans une vision globale de la santé dont la visibilité sera renforcée. »   Vous pouvez échanger et poser vos questions à William Dab et aux équipes Red-On-Line dans les commentaires ou sur les réseaux sociaux LinkedIn et Twitter : @HSE_Rol et @DabWilliam.   William Dab Professeur titulaire de la chaire d’Hygiène et Sécurité du Cnam où il forme des spécialistes des risques sanitaires du travail et de l’environnement, notamment par une filière d’ingénieur en gestion des risques, William Dab est médecin et docteur en épidémiologie. Sa carrière a été entièrement consacrée à la sécurité sanitaire qu’il s’agisse d’outils d’évaluation, de surveillance et de gestion des risques. Ancien directeur général de la santé, il a été membre du comité exécutif de l’OMS et président du comité européen environnement et santé pour la région Europe de l’OMS. Il a notamment publié « Santé et environnement » dans la collection Que sais-je ? (PUF) et « La Santé et le Travail » chez Arnaud Franel.  

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