Vers une régularisation du lac de Caussade
Le 10 mars 2020 par Valéry Laramée de Tannenberg
L'Etat s'apprête à régulariser la retenue de Caussade, considérée comme illégale par un jugement du tribunal administratif de Bordeaux.
Les élus du Lot-et-Garonne et les pouvoirs publics ont proposé, mardi 10 mars, un compromis sur le lac de Caussade, qui permettrait aux agriculteurs d'utiliser cette retenue d'eau illégale comme source d'irrigation cet été, prélude au dépôt d'un nouveau dossier d'autorisation après la période sèche.
Ces propositions ont été élaborées lors d'une réunion à Paris des élus du département et de la préfète Béatrice Lagarde autour de la secrétaire d'Etat à la transition écologique Emmanuelle Wargon. Elles vont être présentées aux agriculteurs dans les prochains jours, a expliqué la préfète Lagarde lors d'une conférence de presse téléphonique.
les agriculteurs satisfaits
«Ca nous va parce que le lac ne sera pas vidangé comme les autorités voulaient le faire», a déclaré à l'AFP Pascal Béteille, président de la Coordination rurale 47. France nature environnement, opposé au plan d'eau, «ne voit pas là un compromis»: «Les agriculteurs ont l'eau, ils ont fait un truc illégal [...] et derrière ils ouvrent la voie à une régularisation», s'indigne le président Jean-David Abel. Ne pas vidanger le lac, «c'est un premier recul par rapport à la sécurité [...] avec 70 habitations en aval».
Le projet d'accord comporte plusieurs étapes: agriculteurs et autorités devront s'entendre sur un niveau du lac compatible avec la sécurité et les besoins d'irrigation, un niveau qui sera placé sous surveillance.
risque de rupture
Vers octobre, la retenue devra être totalement vidangée pour évaluer les travaux de consolidation nécessaires, avant le dépôt d'un nouveau dossier d'autorisation. Mais la Sepanso «ne croit pas que le lac sera vidé après l'été. Ils vont pleurer qu'ils ont besoin d'eau. L'Etat se couche devant la violence» estime Philippe Barbedienne, son directeur régional.
Dans l'étude de sécurité, réalisée à la demande des pouvoirs publics, le cabinet Antea soulignait «que l'ouvrage n'a pas été réalisé dans les règles de l'art et le risque de rupture est avéré.»
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