Vélib’: l’heure des comptes
Le 14 septembre 2016 par Marine Jobert
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Un rapport de l’inspection générale de la ville décortique le contrat liant Paris à JC Decaux, à la veille d’un appel d’offres pour attribuer le marché du vélo partagé.
Les Vélib’ ont leur place assurée dans les rues de Paris jusqu’à la fin du mois de décembre 2017, grâce à la signature en juillet dernier d’une prolongation du contrat liant depuis 10 ans la ville avec l’entreprise JC Decaux. Et après? Un nouvel appel d’offres va être organisé dans les mois à venir, dont les termes et les conditions risquent d’être fortement influencés par un rapport de l’inspection générale de la ville, rendu en février. La mairie a finalement décidé de ne pas le rendre public, invoquant la procédure d’attribution en cours.
15 millions d’euros pas an
Dévoilé par Le Parisien, son contenu vient questionner la tenue financière du contrat actuel. En 2007, mettant sa roue dans celle du Vélov’ lyonnais, Bertrand Delanoë assurait que le dispositif «ne [coûterait] pas un centime au contribuable! Au contraire, notre collectivité percevra une redevance annuelle de 3 millions d’euros.» En 2013, en pleine extension des bornes vers la banlieue, les inspecteurs de la ville ont calculé que Vélib’ avait coûté 16 M€ par an à la collectivité. Ce que confirme l’Hôtel de ville, qui estime à 15 M€ le coût annuel du dispositif, dont 10% ont été affectés à la réparation des vélos massivement vandalisés. En 2012, la Chambre régionale des comptes (CRC) d’Ile-de-France avait estimé que Paris ne contrôlait pas assez Somupi, l’exploitant chargé du Vélib’.
15 millions d’euros grâce aux abonnements
Le système de bonus-malus, visant à assurer une bonne qualité de service (entretien et disponibilité des vélos) a par exemple coûté entre 3 et 4 M€ chaque année. Rayon recettes, JC Decaux a pour sa part versé une redevance oscillant entre 3 et 4 M€ pour l’exploitation du Vélib et l’utilisation des panneaux publicitaires, qui s’ajoutent aux quelque 15 M€ collectés chaque année par la ville auprès des utilisateurs.
Bienfaits sanitaires oubliés?
Le rapport de l’inspection générale de la ville ne consacre pas une ligne aux économies en matière d’amélioration de la qualité de l’air et de congestion du trafic, dont les coûts pour la collectivité (arrêts maladie, maladies respiratoires et cardiaques, stress, dégradation des bâtiments, etc.) ont été chiffrés à plusieurs reprises.
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