Un plan santé-environnement pour Paris
Le 22 juin 2015 par Romain Loury
Paris va se doter de son propre plan santé-environnement. Préparé avec plusieurs associations, ses grandes lignes sont en cours d’élaboration, et il devrait être rendu public avant la fin de l’année.
«C’est la première fois qu’une ville comme Paris va se doter d’un plan santé–environnement, qui visera à réduire l’ensemble des pollutions pour améliorer la santé de ses habitants», a expliqué Bernard Jomier, adjoint à la mairie de Paris chargé de la santé, vendredi 19 juin lors d’un colloque sur le climat et la santé organisé au ministère de la santé.
Selon lui, il devrait être présenté au Conseil de Paris «juste avant la COP21», la 21ème conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, qui se tiendra dans la capitale à partir du 30 novembre. Certaines associations évoquent même septembre.
Le plan étant en cours de préparation, aucune des personnes interrogées par le JDLE n’a pu en dévoiler les grandes lignes. Bernard Jomier a évoqué la conduite d’études d’impact sanitaire lors des aménagements urbains, la question de la végétalisation urbaine, ainsi qu’une «réflexion sur la lutte contre les îlots de chaleur».
Pour Nadine Lauverjat, de l’association Générations futures, impliquée dans la préparation du plan, Paris fait preuve d’«une volonté de s’attaquer à la problématique. Mais qu’en sera-t-il des moyens? Au niveau politique, cela sera un peu plus compliqué».
Cinq groupes de travail
Après une première réunion plénière fin mars, cinq groupes de travail ont été mis en place, sur les questions respectives de l’exposition, de la définition des risques, de l’urbanisme et son impact sanitaire, de la démocratie participative, et des réponses opérationnelles. Chacun est en cours de travail, la rédaction du plan devant commencer cet été.
Dans le groupe «démocratie participative», il s’agit de «mieux impliquer les populations à travers les atteintes de l’environnement», afin que «les gens soient à même de trouver des solution pour améliorer leur santé sans attendre qu’on légifère», explique Valérie Domeneghetty, référente Ile-de-France pour l’association Women in Europe for a Common Future (WECF), qui en fait partie.
Si les associations sont nombreuses dans la préparation du plan, plusieurs semblent avoir été omises, notamment les associations anti-ondes que le JDLE a contactées. Parmi elles, le Collectif des électrosensibles de France et Robin des Toits ont même reconnu ne pas être au courant du projet.
Interrogé par le JDLE, Etienne Cendrier, porte-parole de Robin des Toits, se montre peu surpris. «La Ville de Paris fait tout pour être agréable aux opérateurs [de téléphonie mobile], j’imagine qu’elle n’a pas spécialement envie de nous ajouter au concert des associations», déclare-t-il.
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