Œufs au fipronil: la palme revient aux Pays-Bas
Le 07 mai 2018 par Romain Loury
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L’autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a rendu son verdict, dans un avis publié jeudi 3 mai: les Pays-Bas sont le pays le plus touché par la présence de fipronil dans les œufs, devançant l’Italie et l’Allemagne.
Fin juillet 2017, les autorités belges ont informé le système d’alerte rapide pour les denrées alimentaires et les aliments pour animaux (RASFF), outil européen centralisant les alertes alimentaires, de la présence de fipronil dans des œufs et de la viande de volaille produites dans en Belgique. En cause, un opérateur belge avait introduit cet insecticide, interdit pour les usages vétérinaires, dans un produit antiparasitaire.
En France, un seul éleveur du Pas-de-Calais a indiqué avoir utilisé ce produit. Plusieurs produits, fabriqués à partir d’œufs provenant des pays les plus touchés, dont les Pays-Bas, la Belgique et l’Allemagne, ont toutefois dû être retirés du marché.
Plus de 5.400 échantillons
C’est dans ce cadre que la Commission européenne a demandé à l’Efsa de mener une analyse à l’échelle européenne afin de mieux détailler la présence de fipronil. Vingt-cinq Etats membre y ont participé (tous sauf Malte, la Lituanie et la Suède), ainsi que l’Islande, en fournissant 5.439 échantillons (principalement des œufs et de la graisse de poule pondeuse), dont 2.540 suspects et 2.899 prélevés de manière aléatoire. Tous ont été prélevés entre le 1er septembre et le 30 novembre, soit plus d’un mois après l’alerte initiale.
Les Pays-Bas arrivent nettement en tête, avec 803 échantillons qui dépassent le seuil de quantification parmi les 2.001 échantillons testés. Ils sont suivis par l’Italie (47 sur 659) et l’Allemagne (30 sur 293). La France compte quant à elle cinq échantillons contaminés sur les 360 prélevés: tous se situaient au-dessus de la limite maximale de résidu (LMR) du fipronil, à savoir le seuil au-dessus duquel le produit ne peut être commercialisé.
Echantillons positifs lors de contrôles aléatoires
Sans surprise, c’est avec les échantillons suspects, prélevés dans des élevages jugés à risque, que les dépassements sont les plus fréquents. C’est ainsi le cas pour les cinq échantillons français, mais pas pour d’autres: cinq pays montrent une présence de fipronil lors de prélèvements aléatoires, à savoir les Pays-Bas (136 échantillons), l’Italie (34), la Pologne (8), la Belgique (2) et l’Allemagne (1).
Au vu de ces résultats, l’Efsa propose que le fipronil et d’autres acaricides fassent désormais l’objet d’une surveillance systématique au niveau européen.
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