Total intègre le projet de séquestration du CO2 de Teeside
Le 02 mars 2020 par Valéry Laramée de Tannenberg

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Les industriels britanniques veulent mutualiser leurs futurs systèmes de captage et de stockage géologique de carbone.
Les vieux projets de captage-stockage géologique de carbone (CSC) sont plus que jamais d’actualité. Les compagnies pétrolières BP, Eni, Equinor, Shell et Total viennent de prendre en main l’organisation du programme britannique Net Zero Teesside. Concrètement, il s’agit de développer le premier système de collecte du CO2 émis par un groupe d’industries fortement émettrices, installées à l’embouchure de la Tees, au nord-est de l’Angleterre.
réseau de carboducs
Comparable au couloir de la chimie lyonnais, ce cluster compte dans ses rangs 25 des sites industriels émettant le plus de gaz carbonique au Royaume-Uni. De nombreuses usines sont proches les unes des autres. Il est donc imaginable de faire circuler entre elles un gazoduc pour collecter les émissions carbonées de plusieurs usines. Cette mutualisation permettra de réduire les coûts du transport et de l’injection dans le sous-sol marin.
phase d'accélération
Si ses premières esquisses datent du début de la décennie dernière, ce projet semble avoir connu quelques phases d’accélération depuis que Londres s’est fixé la neutralité carbone en 2050 comme objectif. En réponse, les industriels de la vallée de la Tees ont constitué l’Oil and Gas Climate Initiative (OGCI).
6 MtCO2 par an
Le but avoué de ce consortium est de déployer un réseau de «carboducs» pour collecter le gaz carbonique des usines les plus polluantes de la vallée. Pas moins de 6 Mt de CO2 par an pourraient être ainsi récupérées et injectées dans un gisement d’hydrocarbures situé au large. Parallèlement, une centrale à gaz à cycle combiné (CCGT), équipée d’un système de CSC serait mise en service. Le montant total des investissements est estimé à 3,2 milliards de livres (3,7 milliards d’euros). Le système pourrait être opérationnel vers 2025.
De leur côté, Drax Power, Equinor et National Grid prévoient de mettre en service un système comparable au sein du cluster industriel de l’Humber. Mais pas avant 2040.
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