Tokyo esquisse sa nouvelle politique énergétique
Le 06 juin 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg

TTTNIS
A quelques jours du prochain sommet du G8, le gouvernement japonais livre un nouveau pan de son projet de réforme économique.
Au cours d’un discours prononcé ce 6 juin, le Premier ministre nippon a notamment annoncé une vaste remise à plat de son système électrique. Très imprécis, Shinzo Abe propose d’investir pas moins de 30.000 milliards de yens (230 milliards d’euros) dans le système électrique au cours des 10 prochaines années. Sans qu’on sache ni d’où viendra l’argent, ni vraiment à quoi il sera consacré.
Le gros de la réforme, a néanmoins précisé le nouveau chef de gouvernement, reposera sur une séparation des activités de réseau et de production. En clair, les 10 électriciens régionaux (dont Tepco dans la région de Tokyo) devront céder leurs réseaux de transport et de distribution. Comme l’ont à peu près fait les électriciens européens, ces dernières années.
Ceci devant non seulement permettre leur (urgente) modernisation, mais aussi un meilleur accès aux producteurs indépendants, notamment les exploitants de parcs éoliens et photovoltaïques. Abe propose de mettre de côté «drastiquement» les procédures environnementales de façon à accélérer la mise en service de fermes éoliennes, photovoltaïques ou de centrales à géothermie profonde.
L’autoproduction semble aussi avoir la cote. Shinzo Abe a souhaité le développement des piles à combustibles et de systèmes de stockage d’électricité. «Les temps ont changé, a-t-il commenté. Nous sommes entrés dans l’âge où les consommateurs sont aussi des producteurs.»
Petite note carbonique au tableau: le leader conservateur n’entend pas se débarrasser du charbon qui représente le quart des capacités de production d’électricité. Au contraire, le Premier ministre promet de nouvelles technologies de combustion et de dépollution qui pourront être utilisées tant sur l’archipel qu’à l’extérieur. Sans plus. Selon Bloomberg, ce projet de réforme pourrait être très favorable à la grande maison de commerce Marubeni, ainsi qu’à la Softbank qui ont, toutes les deux, massivement investi dans les énergies renouvelables.
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