Sols: une meilleure évaluation pour une meilleur utilisation
Le 20 juin 2016 par Marine Jobert
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L’humanité a un besoin crucial d’un sol en bonne santé pour se nourrir et mener des activités économiques. Quand la planète perd 24 milliards de tonnes de sols fertiles par an, il est urgent de mieux évaluer la qualité et les usages de ces terres qui pourraient devenir rares, alerte le Programme des Nations unies pour l’environnement.
Un sol en bonne santé deviendra t-il, à l’avenir, une terre rare? C’est ce que veut à tout prix éviter le Pnue qui, tout en anticipant une forte demande en terres arables, plaide dans un rapport pour une meilleure évaluation et, partant, un meilleur usage des sols. Car pour l’heure, la planète perd 24 milliards de tonnes de sols fertiles par an (et 15 milliards d'arbres). «Pour nourrir la population mondiale, nous aurons besoin de tirer le maximum possible du sol, explique Ibrahim Thiaw, directeur exécutif du Pnue. Cette étude sur les bénéfices de l’évaluation des sols fait à nouveau la démonstration de la façon de faire plus et mieux avec moins, tout en remplissant les objectifs de développement soutenable auxquels nous nous sommes engagés.» En 2004, le Pnue avait déjà alerté sur la dégradation des terres naturelles.
Irrigation
Parmi les outils mis en avant par le Pnue, le principal consiste à mettre en adéquation le potentiel du sol avec les usages projetés. La question de l’irrigation, particulièrement sensible en ces temps de changement climatique, peut être envisagée au moins de deux façons: là où aucune irrigation n’est possible, adapter les cultures aux sols en vue de faire face aux années de sécheresse; privilégier, là où l’irrigation est disponible, les sols les plus susceptibles d’en avoir besoin.
Sols dégradés
Les qualités des sols sont classées en 8 catégories, à partir desquelles des pratiques culturales peuvent être déterminées afin d’éviter au maximum de désastreuses érosions. Un tiers des sols sont actuellement considérés comme étant ‘modérément à hautement’ dégradés, à cause de l’érosion, le manque de nutriments, l’acidification, la salinité, la compaction ou la pollution par les produits chimiques. Sur ces sols dégradés, une restauration est néanmoins possible, affirme le Pnue. Il faut calibrer ses efforts, «car tout ne pourra être restauré»: une des conditions pour y parvenir est d’être à la tête d’informations pertinentes sur la résilience des sols, leurs variabilités et leur point de non-retour (quand leurs capacités ont été dépassées). Des outils informatiques existent, dont l’institution onusienne encourage l’usage.
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