Ségolène Royal consulte à propos de la mer et du littoral
Le 23 août 2016 par Stéphanie Senet

La Stratégie nationale pour la mer et le littoral (SNML) est mise en consultation jusqu’au 2 octobre sur le site du ministère de l’environnement. Ce document propose d’assurer la transition écologique et de développer l’économie maritime, tout en préservant les milieux marins et côtiers.
Avec près de 11 millions de kilomètres carrés, dont 97% situés Outre-mer, la France dispose du deuxième espace maritime au monde. En 2011, l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a évalué son produit national brut à près de 30 milliards d’euros par an. Un chiffre qui regroupe les revenus de la pêche, de la construction navale, des activités portuaires, du tourisme maritime, et des énergies marines…
Appliquée à l’espace maritime, la transition écologique doit viser «une bonne résilience des territoires» et mettre en œuvre «une économie circulaire des atouts du littoral», selon l’opus ministériel. Rappelons que 1,4 million de personnes en métropole et 129.000 en Outre-mer habitent dans une zone potentiellement submersible. L’érosion côtière touche par ailleurs 22% du littoral, avec un recul variant de 0,1 à 8 mètres par an. L’éco-conception devra pour sa part «être la norme» pour toutes les activités, selon le document.
Des pressions de plus en plus fortes
Dans sa partie environnementale, la SNML recense l’ensemble des pressions menaçant les milieux marins et côtiers, dont l’eutrophisation, les pollutions microbiologiques et chimiques, les déchets, la surexploitation et le changement climatique. Sans oublier l’expansion démographique. Entre 1962 et 2010, le littoral métropolitain a accueilli 41% d’habitants en plus; un chiffre qui atteint 89% sur le littoral d’Outre-mer. La stratégie nationale vise à alléger ces pressions pour atteindre un bon état écologique des milieux marins et préserver un littoral souvent malmené.
Une résilience en trois temps
Au niveau méthodologique, la SNML recommande de s’appuyer sur la connaissance et l’innovation (recherche, sensibilisation du public, formation), et de mettre en œuvre des actions de résilience. Un programme que le ministère divise en trois temps: élaborer un état des lieux des enjeux pour 2017, fixer des objectifs en 2018, dégager un plan d’action et un dispositif de suivi en 2021.
La planification se déclinera d’ailleurs à différents échelons: le Conseil national de la mer et des littoraux, les conférences régionales pour la mer et le littoral (comme en Bretagne), ou au niveau du Scot[1] littoral. La gestion du trait de côte fera partie d’une stratégie nationale dédiée.
S’il est fait mention d’une nécessaire «lutte contre la pêche illégale», en vue de préserver les ressources halieutiques, aucun plan d’action n’est détaillé à ce stade. L’adoption définitive de la SNML est attendue d’ici la fin de l’année. Elle sera valable pendant 6 ans.
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