Rénovation énergétique: l’Anah précise son programme
Le 30 novembre 2017 par Olivier Descamps
L’Agence nationale de l’habitat contribuera à lutter contre la précarité énergétique en finançant, dès 2018, la rénovation de 75.000 logements par an.
Une semaine après la présentation d’un nouveau plan gouvernemental de rénovation des bâtiments, l’Agence national de l’habitat (Anah) confirme qu’elle entend jouer son rôle pour atteindre les objectifs fixés pour les ménages précaires. Son conseil d’administration a voté, mercredi 29 novembre, un budget d’intervention pour 2018 de 804,2 millions d’euros, en légère baisse par rapport à 2017 (832,1 M€). Plus étonnant, elle entend contribuer à réhabiliter 104.000 logements dont 75.000 rénovés énergétiquement. L’année dernière à la même époque, elle promettait 127.000 réhabilitations dont 100.000 rénovations.
Théorie et pratique
Une ambition fortement revue à la baisse donc? Pas si simple. D’abord parce que la nouvelle cible est en adéquation avec ce qui a été annoncé la semaine dernière par le ministre de la Transition écologique et solidaire. Ensuite parce que le chiffre ambitieux, fixé il y a un an, visait surtout à obtenir des comptes ronds. En 2010, le programme «Habiter mieux» avait été créé avec la promesse d’accompagner 300.000 ménages précaires sur sept ans. Il y a un an, il en manquait 100.000. Difficile de ne pas les promettre en pleine période électorale.
Dans les faits, «on sera plutôt à 60.000 rénovations en 2017», estime Blanche Guillemot, directrice générale de l’Anah. L’agence a en particulier connu des débuts timides avec sa proposition d’ouverture des aides aux copropriétés fragiles. Elles devaient toucher 30.000 logements, mais on sera loin du compte… Même s’il faudra attendre pour un vrai bilan car «de nombreuses assemblées générales sont organisées en fin d’année», poursuit-elle.
Simplification
Quoi qu’il en soit, l’Anah entend désormais présenter un objectif plus conforme à sa capacité d’action. Et si la cible de 75.000 rénovations est atteinte, son activité va bel et bien monter en charge. Elle sera ensuite maintenue durant cinq ans. Concrètement, plusieurs évolutions sont prévues pour que les résultats soient au rendez-vous. Sans toucher à son niveau d’ambition (considérer comme rénovations les travaux qui génèrent un gain énergétique de 25 %), l’agence n’imposera notamment plus de suivi obligatoire pour les logements dont la problématique énergétique est basique. À noter aussi l’évolution du régime d’aides d’ingénierie aux collectivités qui souhaitent créer un poste de chef de projet pour piloter les opérations de rénovation.
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