Rail : le Grand Est ouvre ses petites lignes à la concurrence
Le 15 juillet 2020 par Victor Miget
VLDT
Le conseil régional du Grand Est a voté, jeudi 9 juillet, l’ouverture à une concurrence complète de plusieurs de ses petites lignes ferroviaires.
Nancy-Contrexéville, ainsi que plusieurs tronçons entre Strasbourg (Bas-Rhin) et Épinal (Vosges) – fermés pour les uns, suspendus ou dans un état qui limite leurs capacités de trafic pour les autres –, reprendront bientôt du service. Les élus régionaux du Grand-Est ont voté leur ouverture à la concurrence. Cette décision s’inscrit dans le cadre de la loi d’orientation des mobilités (LOM). Adopté en décembre dernier, ce texte autorise le transfert de la gestion des «lignes d’intérêt régional ou local à faible trafic».
Attractivité des territoires
L’objectif de cette dérégulation est de combler les trous laissés par la SNCF et de moderniser certaines lignes. Et ce, en augmentant les fréquences des trains, afin de le rendre plus attractif dans des territoires souvent éloignés des grandes agglomérations. «C’est une vraie vision d’aménagement et de maillage du territoire, entre les grandes villes et les villes moyennes, et afin de ne plus contraindre les habitants ne prennent leur voiture», explique David Valence, vice-président délégué aux transports.
Sur Nancy-Contrexéville, ligne fermée en 2016, les voyageurs disposeront d’un train par heure, du lundi au vendredi. Pour ce lot, la région veut expérimenter un partenariat public-privé (PPP). Il comprendra la remise en état, la maintenance et l’exploitation de la ligne. L’originalité de la procédure réside dans le choix de confier à un seul et même opérateur «l’infrastructure, le matériel roulant et ‘la reprise’ du personnel» de SNCF Voyageurs, a précisé à l’AFP, Jean Rottner, président (LR) de la région. La région Grand Est est, à ce jour, la seule à procéder ainsi.
Autres pionnières, PACA et les Hauts-de-France se concentrent sur la partie circulation, tandis que Centre-Val-de-Loire privilégie la gestion des infrastructures. David Valence explique que la région a «vite été confrontée à un problème. Si nous ouvrions à la concurrence sur la circulation, alors qu’il subsistait des problèmes d’infrastructure, nous allions avoir un aléa majeur». Traduction : la reprise ne se fera pas dans de bonnes conditions. La solution : l’opérateur prend à sa charge les deux volets, infrastructure et circulation.
Deux en un
Grand Est lancera des appels d’offres d’ici à la fin de l’année. Les lauréats seront désignés entre mi-2022 et début 2023. La reprise de l’exploitation des lignes interviendra fin 2024/début 2025. Après, bien sûr, la réalisation de travaux de modernisation.
David Valence insiste : «cette n’a pas été prise contre la SNCF. L’objectif, consiste à montrer qu’il est possible de faire autrement et qu’il n’est pas obligé de se résigner à un malthusianisme ferroviaire en fermant des petites lignes et des trains du quotidien au seul profit du TGV.» Un modèle passéiste selon lui.
Visiblement la stratégie paye. La SNCF concourra à ces appels d’offres, face à Transdev ou la RATP, a confirmé son PDG Jean-Pierre Farandou.
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