Radioactivité: à deux tiers naturelle pour le Français moyen
Le 27 septembre 2016 par Romain Loury
AIEA
En moyenne, un Français est exposé à une radioactivité annuelle de 4,5 milliSievert (mSv) par an, dose sans risque sanitaire significatif, selon un bilan publié lundi 26 septembre par l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Deux tiers de cette dose est d’origine naturelle.
Dans ce bilan actualisé pour la population générale, l’institut dresse des estimations pour chaque source de radioactivité, aussi bien naturelles (2,9 mSv par an en moyenne) qu’artificielles (1,6 mSv). Selon le lieu et les habitudes de vie, elles sont forcément variables: exemple, les rayonnements cosmiques, plus intenses en altitude (montagne, fréquents vols aériens), représentent une dose comprise entre 0,3 et 1,68 mSv/an.
Idem pour l’exposition à la radioactivité tellurique, liée à la géologie locale, ou aux radionucléides incorporés (alimentation, tabagisme), qui va de 0,4 à 3,1 mSv par an. Mais c’est pour le radon, qui abonde notamment dans le Massif central, que les écarts sont les plus marqués, de 0,3 à 19,2 mSv par an.
L’exposition médicale en tête
Côté radioactivité artificielle, ce sont les examens médicaux qui arrivent en première ligne: la moyenne est de 1,6 mSv/an, avec un maximum à 15 mSv/an. Quant aux essais nucléaires, dont 543 atmosphériques ont été menés entre 1945 et 1980, l’exposition serait désormais de 0,01 mSv, après un pic à 0,3 mSv en 1963.
Pour les accidents nucléaires, celui de Tchernobyl (1986) se fait encore sentir, avec une dose moyenne de 0,1 mSv sur le territoire français -il a frôlé les 1 mSv dans l’est du pays, l’année de l’accident. Quant à Fukushima (2011), les doses, de 0,002 mSv au début, sont désormais négligeables.
Dans son bilan annuel sur les professionnels (santé, nucléaire, recherche), publié début septembre, l’IRSN indique que la dose individuelle de radioactivité sur le lieu de travail était en moyenne de 0,17 mSv en 2015, contre 0,16 mSv en 2014. Seuls deux personnes ont dépassé la limite annuelle réglementaire, fixée à 20 mSv par le Code du travail, et 4% des travailleurs ont reçu une dose supérieure à 1 mSv.
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