Quand Trump s'occupe (vraiment) du climat
Le 28 novembre 2017 par Valéry Laramée de Tannenberg
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L’administration américaine poursuit les négociations internationales. La Maison blanche prévoit d’accroître les crédits fédéraux pour financer l’adaptation des collectivités menacées par les inondations.
Est-il possible que l’administration Trump tienne deux langages? Qu’à côté des vitupérations du 45e président des Etats-Unis et de son directeur de l’agence fédérale de l’environnement (EPA), diplomates et hauts fonctionnaires restent attachés à la lutte contre le réchauffement?
La réponse est plutôt positive. Certes, Donald Trump a annoncé en juin dernier le retrait de l’Hyperpuissance de l’Accord de Paris, mais à ce jour, aucun courrier officiel le notifiant n’a été envoyé à l’ONU. Ces derniers mois, négociateurs et ONG se félicitent —à leur grand soulagement— de l’engagement persistant des diplomates américains dans les tractations climatiques.
Petite délégation à la COP
Lors de la COP 23, les deux leaders de la délégation US se sont fait porter pâles. Sans que cela empêche le reste de la troupe de participer activement à la discussion, et de façon constructive, soulignent leurs alter ego français.
Le 23 novembre, à l’occasion de la célébration du 30e anniversaire du protocole de Montréal (régulant les substances mitant la couche d’ozone), Judith Garber s’est alignée pleinement sur le discours onusien ambiant, digne de celui tenu par l’administration… Obama. «Les Etats-Unis considèrent le protocole de Kigali comme une approche pragmatique et équilibrée, destinée à réduire progressivement la production et la consommation de HFC», a indiqué la sous-secrétaire d’Etat adjointe en charge des océans et des affaires environnementales et scientifiques internationales. Un discours qu’aurait pu tenir, mot pour mot, l’ancienne secrétaire d’Etat démocrate Hillary Clinton.
Oui au protocole de Kigali
Conclu il y a un peu plus d’un an, le protocole de Kigali vise à mettre un terme à la fabrication et à la mise sur le marché de ces substances qui comptent parmi les plus puissants gaz à effet de serre qui soient. Leur éradication permettrait d’éviter le rejet dans l’atmosphère de l’équivalent de 100 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2050. Soit 10% de l’effort à réaliser pour stabiliser le réchauffement à 2°C.
Plus étonnante est la volonté de la Maison blanche d’accroître sensiblement les crédits fédéraux en faveur de l’adaptation au changement climatique. Dans un projet de loi sur l’aide aux victimes des ouragans, Donald Trump demande au Congrès d’octroyer 12 milliards de dollars (10 Md€) aux collectivités sujettes aux risques d’inondations majeures. Un programme semblable à ceux mis en œuvre par l’administration Obama.
Envoyé au Capitole le 17 novembre, le texte prévoit d’affecter cette manne au ministère de l’aménagement et du développement urbain. Seuls les Etats et territoires ayant été massivement sous les eaux plus d’une fois ces 4 dernières années seraient éligibles.
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