Quand les camions réinventent le train
Le 25 août 2017 par Valéry Laramée de Tannenberg
Damler
Londres va tester les convois de camions interconnectés. Avec l’amélioration de la fluidité du trafic, de la sécurité et de la qualité de l’air en perspective.
Des convois de camions autonomes. C’est peut-être ce genre d’équipages qui règnera sur les voies de droite des autoroutes du futur. Nous n’en sommes pas encore là. En revanche, les essais de convois de camions interconnectés se multiplient dans le monde. Après des expériences menées aux Etats-Unis, au Japon, en Belgique et en Allemagne, au tour du Royaume-Uni de tester les meutes de camions intelligents.
Pistes d’essai
Le Transport Research Laboratory (TRL) vient d’être chargé par le ministère britannique des transports de conduire un programme de recherche. En partenariat avec le constructeur Daf Trucks, Ricardo et le géant de la messagerie DHL, TRL va lancer ses expérimentations dès l’an prochain sur des pistes d’essai.
Camion de tête
Pour le moment, pas question de lâcher la bride aux camions. Le principe testé par TLR est le ‘platooning’. En clair, les calculateurs des camions du convoi sont interconnectés. Lorsque le véhicule de tête, bardé de capteurs, freine ou accélère, les tracteurs suivants agissent de même en une fraction de seconde. Ces derniers adaptent aussi leur vitesse lorsqu’un véhicule étranger au convoi s’y glisse.
Baisse des consommations
Les effets recherchés sont multiples: sécurité accrue (moins d’incidents liés à une perte de vigilance du chauffeur), meilleure fluidité du trafic (plus d’effet d’accordéon) et baisse des consommations de carburant. Très proches les uns des autres, les véhicules suiveurs s’affranchissent en partie de la résistance de l’air. De récents essais en Belgique ont permis d’abaisser de 25% les consommations de gazole de tracteurs en peloton. Plus prudent, TRL chiffre entre 4 et 10% les économies de carburant et d’émissions polluantes effectivement atteignables.
Europe ou désert?
Tout le monde n’est pas encore convaincu. Interrogé par la BBC, Edmund King, patron de l’Automobile Association (AA), estime que la circulation en convoi est adaptée aux longues liaisons sur des voies peu fréquentées, comme aux Etats-Unis ou en Australie, mais pas à des autoroutes bondées, comme celles du Royaume-Uni.
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