Protocole de Montréal: les Américains font le forcing
Le 19 octobre 2015 par Valéry Laramée de Tannenberg
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La Maison blanche dévoile une batterie de mesures pour réduire utilisation et émissions de gaz réfrigérants, mais à fort potentiel de réchauffement.
On l’avait oublié: les négociations climatiques ne se déroulent pas seulement cette semaine, à Bonn. Du 1er au 5 novembre prochains, se tient à Dubaï la 27e réunion des parties au protocole de Montréal, l’accord encadrant fabrication et utilisation des substances amoindrissant la couche d’ozone (dont certaines sont aussi des gaz à effet de serre).
l'amendement anti HFC
L’un des principaux sujets qui sera abordé lors de cette COP 27 sera l’adoption d’un amendement au protocole interdisant progressivement certains substituts aux tristement célèbres CFC, les non moins fameux hydrofluorocarbures ou HFC. Ces gaz frigorigènes sont aussi de redoutables GES, dont le pouvoir de réchauffement global est souvent plusieurs milliers de fois supérieur à celui du gaz carbonique. Les 500.000 tonnes de HFC relâchées chaque année dans le monde équivalent ainsi à l’émission de près de 1 milliard de tonnes équivalent CO2 (MdteqCO2).
Les USA mobilisent le public et le privé
Voilà plusieurs années que les parties au protocole de Montréal buttent sur cette question qui intéresse non seulement la protection de la couche d’ozone stratosphérique mais aussi la lutte contre le changement climatique.
Cette année, la diplomatie américaine semble décidée à jouer le tout pour le tout. Jeudi 15 octobre, la Maison blanche a annoncé une série d’engagements pris par une quinzaine d’entreprises et par le secteur public. Au premier rayon, des groupes aussi importants que Daikin, Dow Chemicals, Honeywell, Johnson Controls vont fortement limiter, voire stopper, toute utilisation de HFC.
L’administration Obama n’est pas en reste. Le ministère de la défense va tester de nouvelles modalités de climatisation –HFC free- sur des navires de guerre de nouvelle génération. Le département à l’énergie met à la disposition des entreprises ses installations industrielles de Paducah (Kentucky), capables de détruire 4.000 t de CFC, HCFC et autres HFC. Enfin, l’agence fédérale de protection de l’environnement (EPA) va certifier un plus grand nombre de substituts à ces gaz réchauffant et destructeurs d’ozone.
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