Prime à la conversion : une accélération bienvenue
Le 30 juin 2020 par Victor Miget
Le Conseil national des professions de l'automobile (CNPA) a annoncé, le 29 juin, qu'un tiers des primes à la conversion avaient déjà été écoulées. Le lobby automobile invite à poursuivre dans cette voie.
La crise sanitaire et le confinement ont mis à genoux la filière automobile. Pour le relever, de nouvelles aides à l’achat de véhicules propres ont été annoncées dans le cadre du Plan de soutien à la filière automobile présenté fin mai. Objectif : soutenir la demande des ménages et écouler les stocks de véhicules neufs les plus verts. Depuis le 1er juin, la prime à la conversion a été élargie afin d’augmenter le nombre de ménages éligibles. Ses critères d’éligibilité ont été assouplis, et ses montants accrus. Elle atteint 3.000 euros pour une voiture essence ou diesel et 5.000 euros pour une électrique.
Un mois plus tard, le dispositif, plafonné à 200.000 primes, a déjà distribué 30% de son quota. L’organisation patronale souligne que les primes à la conversion ont représenté 18 % des ventes du mois de juin, avec 20.000 primes accordées chaque semaine.
Oublier juillet 2019
A titre de comparaison, le rythme généré par la mouture de 2018 était de 10.000 primes hebdomadaires. Un succès tel, que le gouvernement avait décidé de durcir les conditions d’obtention en juillet 2019. Regrettable pour le CNPA. «L’aide était essentiellement concentrée sur des véhicules propres qui coutaient chers alors que la prime se destinait aux ménages qui n’avaient pas les moyens d’acquérir ces véhicules», explique un porte-parole.
Le revenu fiscal de référence par part devait être inférieur à 13.489 euros. Bien que les chiffres ne soient toujours pas disponibles pour l’année 2019, le porte-parole assure que, depuis juillet dernier, la nouvelle mouture à occasionner une importante décrue des primes délivrées. Or, depuis le 1er juin, le revenu fiscal de référence doit être inférieur à 18.000 euros nets et les véhicules Crit’Air 3 sont éligibles. Dès lors, «les trois quarts des Français peuvent bénéficier de la prime ».
Les 200.000 coups de pouces distribués, «il faudrait soit retourner à la version d’avant juillet 2019, où trouver un entre-deux», suggère le porte-parole. Pour remplir le double objectif social et écologique de la mesure : «Il est nécessaire de conserver le seuil de revenu fiscal actuel tout en ciblant les ménages les plus modestes en priorité », poursuit-il. Si le périmètre doit rester inchangé, les montants eux, seront sans doute ajustés. Le CNPA et le gouvernement définissent la prime à la conversion qui succèdera au système en vigueur. Pour l’heure, l’Etat prépare un décret, statuant sur la date de fin du dispositif actuel. Fatalement, la prime à la conversion reviendra aux conditions d’avant le 1er juin.
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