Première conférence internationale sur les algues sargasses en Guadeloupe
Le 22 octobre 2019 par Stéphanie Senet
Très présentes sur le littoral antillais et guyanais depuis 2011, ces micro-algues brunes s’échouent dans une trentaine de pays au monde, selon Sylvie Gustave Dit Duflo, élue de la région Guadeloupe, co-organisatrice de cette conférence avec le gouvernement français. Des délégations du Mexique, Etats-Unis, République dominicaine, Panama, Guatemala, Costa-Rica, Porto-Rico et Brésil sont attendues à Pointe-à-Pitre. Alors que les échouages deviennent de plus en plus massifs. «Entre 2015 et 2017, plus d’un million de mètres cubes d’algues sargasses se sont échouées dans les Antilles françaises», rappelle Sylvie Gustave Dit Duflo.
Non seulement les algues sargasses bloquent les plages et les activités des pêcheurs dans les ports, mais elles peuvent aussi provoquer maux de tête et vomissements à cause de leurs émanations d’hydrogène sulfuré et d’ammoniac.
Facteurs multiples
Les facteurs sont multiples selon Pascal-Jean Lopez, chercheur au laboratoire Boréa : remontée de courants marins à la surface, réchauffement de la température de l’eau, apports en éléments nutritifs...
Aussitôt détectées, aussitôt ramassées
Pour le sénateur guadeloupéen Dominique Théophile, la télédétection par satellite permet d’anticiper les échouages, comme les cyclones. Systématique, elle permettrait d’organiser des plans de ramassage dans les 48 heures, avant que les algues ne dégagent leurs gaz toxiques.
Côté ramassage, deux pays sont pionniers. La République dominicaine déploie des barrages incassables et des bateaux amphibies, se déplaçant aussi bien sur terre que sur l’eau. Le Mexique les assèche pour récupérer le sable, qui est ensuite reversé sur les plages. De son côté, la France a développé des capteurs permettant de tester les émanations de gaz et savoir quand évacuer la population.
Valorisation à l’essai
La valorisation des algues est aussi testée par plusieurs sociétés, dont Holdex qui les utilise, en Martinique, dans la fabrication du terreau. Sans qu’aucun modèle économique n’existe encore pour l’instant, en raison d’une incertitude sur la quantité et la durée des échouages. La région Guadeloupe étudie aussi la généralisation de plans d’épandage dès 2020 après séchage dans des installations dédiées.
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