Plus de la moitié de l’Hexagone exposée à un risque de sécheresse
Le 15 mai 2020 par Stéphanie Senet

Alors que l’été s’annonce particulièrement sec et chaud en Europe, le ministère de la transition écologique mobilise les acteurs de l’eau pour anticiper les pénuries et éviter les ruptures d’approvisionnement. 53 départements sont touchés dans l’Hexagone.
Annoncé dès le 29 avril dans le JDLE, le risque d’une sécheresse estivale s’étend désormais à 53 départements français selon l’état des lieux publié le 14 mai par le ministère de la transition écologique, à l’occasion d’un comité national de l’eau[1]. Entre mai et septembre, le couloir rhodanien devrait être le plus touché, devant le Grand Est, la Bourgogne Franche-Comté, le Centre Val-de-Loire et une partie de la Nouvelle-Aquitaine. Outre-mer, la Martinique et la Guadeloupe sont déjà soumises à un fort stress hydrique.
Risque « possible » à « très probable »
Selon cette carte, basée sur une analyse hydrologique réalisée le 22 avril à partir de données de Météo France, Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Office français de la biodiversité (OFB), EDF, Voies navigables de France (VNF), le risque de sécheresse s’avère «très probable» pour 11 départements (Grand Massif central, Haute-Saône et Haut-Rhin), «probable» pour 24 autres (Centre Val-de-Loire et Grand Est) et «possible» pour les 18 restants. Météo France prévoit notamment un temps plus sec que la normale, sur le nord-ouest de l’Europe, dont une grande partie de l’Hexagone, pendant les trois prochains mois. Les températures doivent être aussi supérieures à la normale sur l’ensemble du vieux continent.
Priorité à l’eau potable
La secrétaire d’Etat Emmanuelle Wargon veut obliger les départements à mieux se préparer à la sécheresse. Une instruction ministérielle est dans les tuyaux pour harmoniser les mesures de restriction des usages de l’eau au niveau national, sans doute en fixant des seuils de déclenchement sur le modèle de la lutte contre la pollution atmosphérique. Une meilleure coordination des acteurs, notamment entre départements, doit permettre de «prendre plus rapidement des décisions pour que le partage des usages de l’eau se fasse dans les meilleures conditions possibles», en cas de pénuries, «avec priorité donnée à l’alimentation en eau potable», a-t-elle précisé. Pour éviter tout risque d’approvisionnement, les impacts du changement climatique devront être pris en compte dans le volet eau potable des plans ORSEC[2].
Episodes récurrents
La secrétaire d’Etat a rappelé que la France a été touchée par «des épisodes de sécheresse réguliers» au cours des dernières années. Dernier en date, l’été 2019 a été particulièrement sec. Le 22 juillet, 73 départements avaient restreint les usages de l’eau. Pire, 13 départements, dont la Creuse, ont connu une rupture d’approvisionnement en eau potable.
[1] Qui regroupe pouvoirs publics, collectivités locales, agences de l’eau, secteur économique et agricole, associations
[2] Les plans d’Organisation de la réponse de la sécurité civile (ORSEC) sont des plans d’urgence polyvalents organisés sous l’autorité du préfet
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