Piles et batteries: un collecteur à moitié plein
Le 12 mai 2020 par Stéphanie Senet

Après avoir été suspendue pendant cinq semaines, la collecte des piles et batteries usagées est aujourd’hui assurée à 50%, selon l’éco-organisme Corepile.
Le confinement a obligé l’éco-organisme à suspendre ses activités. «En deux jours, les demandes d’enlèvement ont chuté de plus de 90%», se souvient Frédéric Hédouin, directeur général de l’éco-organisme Corepile. Hormis deux centres hospitaliers et de rares déchetteries qui en ont récolté, les piles et batteries de moins de 5 kilogrammes sont restées, elles aussi, confinées. Jusqu’à une reprise partielle de l’activité depuis la mi-avril, grâce à la réouverture progressive de déchetteries. «Depuis trois semaines, nous recevons environ 250 demandes d’enlèvement par semaine, contre environ 500 en temps normal», affirme Frédéric Hédouin.
Les collecteurs ont repris du service. Une tâche ardue alors que Corepile gère le réseau le plus étendu de toutes les filières à responsabilité élargie du producteur (REP). Soit 32.000 points de collecte répartis entre les déchetteries (+ de 5.000), les points de vente (+ de 15.000) et les entreprises et les établissements recevant du public.
Comme dans les autres filières Rep, le montant des éco-contributions avancées a été réduit de moitié pour le second semestre, avec une régularisation prévue début 2021. Les délais de ramassage, eux, ne sont plus plafonnés à 10 jours. Le retour à la normale est attendu courant mai.
Nettoyage de printemps
«Notre priorité, c’est que les Français ne perdent pas le geste de tri. Nous avons profité du confinement pour leur conseiller d’effectuer un nettoyage de printemps[1] et de repérer les piles usagées en vue de les rapporter au moment du déconfinement», explique le directeur de Corepile. «Ce flux étant peu encombrant, on espère que les dépôts seront reportés au cours des prochaines semaines», poursuit-il. Pour éviter que ces batteries ne soient jetées avec les ordures ménagères ou dans la nature.
Avenir à deux roues
Alors qu’à peine une pile sur deux est collectée (cf encadré), l’éco-organisme reste vigilant. D’autant plus qu’il doit gérer un nouveau flux émergent, celui des batteries des vélos électriques, mis en place en 2018 suite à un accord volontaire avec l’union de sports et cycles. «En deux ans, nous avons été rejoints par 80% des fabricants (33 adhérents, ndlr)», précise Frédéric Hédouin. Pour l’heure, 39 tonnes ont été collectées l’an dernier pour 500 t mises sur le marché. Selon nos informations, la prochaine étape est la création d’une filière Rep, actuellement dans les tuyaux au ministère de la transition écologique.
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