Peste porcine africaine: un danger enfin écarté?
Le 10 décembre 2020 par Romain Loury

Touchée par la peste porcine africaine en septembre 2018, la Belgique est de nouveau indemne de la maladie depuis le 19 novembre. Face à cette évolution favorable, la France, toujours sans aucun cas, devrait prochainement alléger son dispositif de prévention.
A l’origine de fortes mortalités chez les suidés (sangliers, porcs) mais sans danger pour l’homme, la peste porcine africaine (PPA), débarquée en Géorgie en 2007, était jusqu’alors restreinte à l’est de l’Europe[i]. Atteignant l’Ukraine et la Russie, elle est détectée en 2014 dans l’Union européenne, d’abord dans les pays baltes et en Pologne, puis en 2017 en République tchèque et en Roumanie.
Or en septembre 2018, la maladie a été identifiée sur deux carcasses de sangliers de la commune d’Etalle, dans la province belge de Luxembourg, à quelques kilomètres de la frontière française (voir encadré ci-dessous). De quoi faire craindre le pire pour les filières porcines des deux pays, qui ont aussitôt mis en place des mesures de prévention.
Parmi celles-ci, l’instauration de «zones blanches de dépeuplement» clôturées, au sein desquelles les sangliers ont été systématiquement abattus. En France, cette zone de 141 km2, délimitée par une clôture s’étendant sur 43,3 km, se situe sur les départements des Ardennes, de la Meuse et de la Meurthe-et-Moselle, longeant la frontière belge.
833 cas en Belgique, 0 en France
Si la France n’a toujours pas détecté de cas de PPA, gardant son statut indemne, la Belgique l’a enfin retrouvé le 19 novembre[ii]: le dernier des 833 cas recensés dans le pays a été observé le 11 août 2019. Au total, environ 1.800 sangliers ont été abattus dans la zone blanche belge, contre environ 1.600 dans la française.
Malgré cette évolution favorable en Belgique, la France ne baisse pas la garde: «tant que nos voisins belges ne tournent pas complètement la page, on ne peut que garder une certaine mobilisation, avec une zone encore réglementée», explique Anne Van De Wiele, vétérinaire chargée de la police sanitaire auprès de l’Office français de la biodiversité (OFB). Cette zone blanche devrait persister au-delà de la saison de chasse, aux environs d’avril 2021.
Contacté par le JDLE, le ministère de l’agriculture confirme préparer un nouvel arrêté relatif au dispositif de prévention de la PPA, mais n’a pu préciser la date de publication.
[i] Une autre souche, bien moins virulente que celle frappant le continent, sévit en Sardaigne depuis 1978.
[ii] Ce qui fait d’elle le deuxième pays, avec la République tchèque, à s’être débarrassée de la maladie
POUR ALLER PLUS LOIN
Dans la même rubrique
Vigne: la nouvelle bataille de la Marne
20/12/2017
EGA: augmenter le revenu des agriculteurs avant de changer leurs pratiques
11/10/2017
En Irak, la pollution de guerre tue aussi
23/08/2016
Moscou ne voit pas les gaz de schiste d’un bon œil
16/10/2013
Empêcher une banque d’investir dans une centrale nucléaire, mode d’emploi
03/05/2013
20 € par an et par élève pour des cantines un peu plus bio et locales
03/09/2018