Orléans abandonne son projet de téléphérique
Le 30 septembre 2020 par Victor Miget
Vue d’architecte/DR/Orléans Mé
En conseil métropolitain, jeudi 24 septembre, le président de la métropole d’Orléans, Christophe Chaillou a annoncé l’abandon du projet de téléphérique devant reliant la gare SNCF des Aubrais au nouveau quartier d'affaires Interives.
Alors qu’il devait se balancer à 7 mètre de hauteur sur 380 mètres de longueur, il est finalement enterré. En fin de semaine dernière, Orléans métropole a acté l'abandon du projet de téléphérique qui devait franchir les voies de la SNCF et relier la gare des Aubrais au nouveau quartier d’affaire Interives.
Né en 2013, le projet avait été confié en 2017 au groupe Vinci et au constructeur grenoblois Poma. Annoncé pour fin 2018, le téléphérique avait été retardé par un recours de riverains et par un contentieux avec un fabricant. Mais ce qui a eu raison de lui, c’est son prix, à en croire la métropole. 17 millions d’euros (M€) pour sa construction et 800.000 euros de frais annuel de fonctionnement. La région et l’Etat devait participer, respectivement à hauteur de 3,2 M€ et d’1,2 M€.
Contacté par le JDLE, un porte-parole de la métropole explique que : «Le nouveau président a regardé l’état des finances et nous avons dû faire des choix difficiles. L’idée n’est pas de dire on annule le téléphérique pour faire autre chose, c’est encore beaucoup trop tôt. Mais nous avons dû répondre à une situation financière compliquée dans un contexte particulier (la crise sanitaire ndlr)». Cette absence de solution de secours ne manque pas d’agacer ceux qui auraient bénéficié le plus du téléphérique : les entreprises.
Pas de téléphérique = pas d’entreprise
L’infrastructure devait favoriser le remplissage des 3.000 logements et 350.000 mètres carrés de bureaux du quartier Interives. A l’heure actuelle, les salariés de deux sociétés seulement y ont posé leurs valises. «La question que nous nous sommes posés est : pour un quartier qui n’accueille que deux entreprises avons-nous besoin de continuer ce téléphérique ?», explique le porte-parole.
Alain Jumeau voit le problème dans l’autre sens. Pour le président de la chambre de commerce et d’industrie du Loiret, le périphérique est un prérequis. Sans solution de franchissement des voies ferrées, «il est impossible de vendre des locaux demain, sans liaison rapide», déclare-t-il déclaré à La République du Centre.
L’opérateur Orange, l’autre entreprise présente sur site, assure quant à elle que c’est bien la perspective d’une connexion rapide entre le quartier et la gare qui a motivé son arrivé. «Il (le téléphérique ndlr) réunissait toutes les qualités nécessaires au déploiement d’un projet ambitieux pour le groupe Orange et devait nous permettre d’offrir des conditions de travail exemplaires à nos salariés, d’attirer les nouveaux talents. […]».
A la métropole, on se dit conscient du problème : «nous allons regarder. Quoi qu’il arrive il faudra trouver une solution pour ce franchissement».
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