Orages méditerranéens: Météo France peaufine ses prévisions
Le 21 septembre 2016 par Stéphanie Senet

Météo France a présenté, ce 21 septembre, un nouvel outil destiné à améliorer la prévision des ‘épisodes méditerranéens’, ces phénomènes orageux marqués par des pluies intenses.
Alors que la France compte entre 3 à 6 épisodes méditerranéens par an, leur prévision s’avère ardue, à cause du grand nombre de facteurs qui entrent en jeu. Le nouvel outil mis au point par Météo France, basé sur le modèle Arome, devrait les faciliter. «Au lieu d’aboutir à une seule prévision, à 36h ou à 48h, on peut désormais produire 12 scénarios en jouant sur plusieurs variables comme la température, l’humidité, le vent…», explique Véronique Ducrocq, chercheure à Météo France. Déjà opérationnel, ce nouveau dispositif sera généralisé au printemps prochain et permettra de préciser la localisation des précipitations.
Soulèvement des masses d’air
En matière de prévisions, l’état des connaissances a fortement progressé. Jusqu’à présent, les scientifiques expliquaient un épisode comme celui de Draguignan (Var), du 15 juin 2010, par le soulèvement de masses d’air par le relief. «L’hypothèse classique se base sur un apport d’air chaud par les vents marins puis une condensation lorsque les masses d’air rencontrent le relief, ce qui donne naissance à des gouttes de pluie et à des orages», rappelle Véronique Ducrocq.
Mais deux autres hypothèses ont été mises en évidence, dont le «soulèvement par air froid», lorsque l’air froid dû à un orage amène les vents marins à se soulever (inondations du Gard en plaine en 2002), et le «soulèvement par convergences», lorsque la convergence des vents en basse couche provoque le même phénomène.
Ces trois mécanismes peuvent d’ailleurs agir de concert, comme ce fut le cas à Draguignan en juin 2010. «Les départements les plus touchés par ces épisodes orageux sont le Gard, l’Ardèche, la Haute-Corse, l’Hérault, et la Lozère», ajoute la chercheure.
Précipitations: un maximum plus fréquent
L’influence du changement climatique sur les épisodes méditerranéens doit encore être précisée. «Pour l’heure, aucune tendance n’a été démontrée sur leur fréquence au cours des 50 dernières années. En revanche, on observe une progression de 20% du maximum de précipitations atteint en 24h», conclut Véronique Ducrocq. Un impact qui devrait être précisé par de prochaines études menées par Météo France.
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