OGM : un million d’Européens font pression
Le 06 octobre 2010 par Célia FontainePlus d’un million de personnes ont signé la pétition européenne[1] lancée par Greenpeace et Avaaz, une ONG américaine, il y a moins de 7 mois.
L’objet de la réclamation ? Suspendre toute nouvelle autorisation d’OGM en Europe, tant que les procédures d’évaluation de ces OGM n’auront pas été revues. La pétition exige notamment un « organisme éthique et indépendant » pour évaluer l’impact des OGM (dans le JDLE).
Dans son communiqué du 6 octobre, Greenpeace rappelle qu’en décembre 2008, le Conseil européen des ministres de l’environnement avait exigé de la Commission qu’elle renforce les procédures d’évaluation avant toute nouvelle autorisation d’OGM, afin de mieux prendre en compte les impacts environnementaux et sociaux. « Cette demande est restée lettre morte », regrette l’association. Pour preuve : en mars dernier, la Commission a donné son feu vert à la pomme de terre transgénique Amflora de BASF (dans le JDLE).
Le 26 septembre dernier, les ministres européens de l’agriculture ont rejeté la proposition de la Commission visant à donner à chaque Etat membre la possibilité de décider seul d’autoriser les OGM sur son territoire. « En tentant de ’nationaliser’ les décisions sur les OGM, la Commission a voulu leur faciliter l’accès au marché européen via les pays réputés ’pro OGM’ », estime Arnaud Apoteker, chargé de campagne OGM pour Greenpeace France. Quelques pays européens ont réagi. « Les gouvernements luxembourgeois et polonais se sont ralliés au recours déposé par la Hongrie et l’Autriche auprès de la Cour de justice européenne ».
Dans les semaines qui viennent, Greenpeace et Avaaz remettront en mains propres la pétition à José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne.
De son côté, l’Autorité européenne de la sécurité alimentaire (Efsa) veut ouvrir le dialogue. Dans son communiqué du 6 octobre, elle revient sur les réunions avec les représentants d’ONG de 18 pays qui se sont tenues les 28 et 29 septembre derniers. L’objectif de ces rencontres était de discuter des lignes directrices pour l'évaluation des risques environnementaux (ERA[2]) associés aux organismes génétiquement modifiés.
Elaborées pendant deux ans par des scientifiques européens, ces lignes directrices « renforcent les exigences applicables aux demandes d'OGM soumises pour évaluation à l'Efsa en termes de génération, de collecte et d'analyse des données ». Des orientations spécifiques pour évaluer les effets possibles des plantes GM sur les organismes non cibles (c’est-à-dire les insectes qui ne sont pas visés par les toxines produites par les plantes GM) ont également été développées.
Après une consultation du public, ces lignes directrices seront publiées d’ici la fin de l’année.
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