Obsolescence: un objet plus durable est plus convoité
Le 31 mars 2016 par Marine Jobert
Dis- moi combien de temps tu dures et je t’achèterai plus volontiers… Voici le principal enseignement d’une étude commandée par le Comité économique et social européen.
L’affichage de la durée de vie d’un produit influence-t-elle la décision d’effectuer un achat? Oui, répond sans ambages une étude réalisée par l'agence Sircome, l'université de Bretagne Sud et l'université de Bohème du Sud pour le compte du Comité économique et social européen (CESE). Réalisée auprès d’un échantillon de 2.917 participants en France, Espagne, République tchèque et Benelux, elle montre que les consommateurs iront plus volontiers vers un produit, quel que soit son prix, à partir du moment où ils sont informés de sa durée de vie.
Parmi les trois catégories de produits testés[1] via un faux site d’e-commerce, cette préférence est particulièrement marquée au moment de choisir des valises et des imprimantes. Ce qui peut s’expliquer par le fait qu’une valise se doit d’être ‘par essence’ robuste et durable. Quant à l’imprimante, elle a été propulsée comme symbole de l’obsolescence programmée, renforçant l’effet de l’affichage testé dans cette étude. A contrario, la connaissance de la durée de vie d’un téléphone portable est de peu d’effet sur les comportements d’achat. «Cette moindre influence peut être due aux évolutions rapides que connaissent les smartphones», avancent les auteurs.
Aux yeux des consommateurs, la durée de vie apparaît comme un critère extrêmement important lors de l’achat d’électroménager «au même titre que les caractéristiques techniques et le prix». La présence d’écolabels semble en effet déterminante. La prise en compte de la durée de vie des objets est également fonction de leur prix: l’affichage de la durée de vie aurait plus d’influence sur les décisions d’achat concernant les produits haut de gamme que les produits bas de gamme, observe prudemment l’étude. Quitte à payer un peu plus cher pour obtenir un objet plus durable, déclarent 90% des personnes interrogées.
Ce sont les femmes entre 25 et 35 ans, dont les revenus du foyer sont supérieurs a? la moyenne, qui sont les plus sensibles à ces informations. Tout sexe confondu, ce sont les Français qui sont les plus sensibles à l’obsolescence des objets.
[1] Des produits électroménagers (aspirateur, cafetière, lave-linge), high-tech (TV, smartphone, imprimante) et vestimentaires (chaussures, pantalon, valise).
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