Nouveau passe-droit de 5 mois pour Alteo
Le 03 janvier 2020 par Stéphanie Senet

En redressement judiciaire, l’usine Alteo de Gardanne se voit attribuer cinq mois supplémentaires pour mettre ses rejets liquides en conformité avec les normes environnementales.
Une fin qui n’en finit pas d’être reportée... Sollicité par Alteo, un nouveau délai a été accordé par le préfet des Bouches-du-Rhône par un arrêté complémentaire du 30 décembre. Résultat : il permet à l’usine de fonctionner dans les mêmes conditions jusqu’au 8 juin. Soit de dépasser, pour ses rejets liquides déversés dans la Méditerranée, les limites réglementaires de six paramètres : demande biologique en oxygène (DB05), demande chimique en oxygène (DCO), arsenic, fer, aluminium, et pH. Les deux premiers sont toujours en dehors des clous.
Recadré par la justice
Alteo avait initialement obtenu une dérogation jusqu'au 31 décembre 2021 mais le délai avait été réduit de deux ans par le tribunal administratif de Marseille, dans un jugement rendu le 20 juillet 2018. Le nouveau délai, qui court jusqu’au 31 décembre 2019, avait été confirmé le 25 janvier 2019 par la Cour administrative d’appel de la cité phocéenne.
Redressement judiciaire
L’usine a été placée en redressement judiciaire le 12 décembre, à la demande de l’entreprise, en raison d’une «baisse brutale» de ses commandes. Créée en 1894, elle a été rachetée en 2012 par le fonds d’investissement américain HIG. Elle produit des alumines, qui entrent notamment dans la fabrication de carrelages et d’écrans de smartphone et de télévision.
Boues solides
Elle est accusée par de nombreuses associations de rechigner à se mettre en conformité avec la réglementation environnementale, pour ses rejets liquides déversés en plein cœur du parc des Calanques mais aussi pour ses boues solides stockées sur le site de Mange-Garri à Bouc-Bel-Air. Elle a jusqu’à la fin 2020 pour y effectuer plusieurs aménagements, dont la création d’un bassin étanche. Son plan de mise en conformité a été largement critiqué par l’Autorité environnementale dans un avis publié en février 2019.
Pour finir, une information judiciaire a été ouverte en mars 2019 par le parquet de Marseille, après le dépôt d’une plainte pour mise en danger de la vie d’autrui. Cinq mois supplémentaires ne suffiront sans doute pas à l’entreprise pour corriger tant d’irrégularités.
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