Notre-Dame: l'itinéraire du nuage plombé
Le 27 novembre 2019
ARS IDF
Les pouvoirs publics ont publié, ce 27 novembre, la cartographie des prélèvements de poussières de plomb au sol depuis l'incendie de Notre-Dame en avril.
L'Agence régionale de santé (ARS) d'Ile-de-France a mis en ligne une cartographie dynamique recensant les prélèvements effectués sur l'espace public - par les pouvoirs publics ou les communes - et a rendu publique une modélisation du panache de fumée dégagé lors du sinistre, confirmant que les retombées en plomb sont les plus fortes au plus près de l'incendie.
L'ARS a fait réaliser par l'Institut français de l'environnement industriel et des risques (Ineris), une modélisation du panache de fumée de l'incendie, pour préciser sa trajectoire vers l'ouest et évaluer la quantité de poussière de plomb qu'il a pu entraîner.
150 kg de plomb
Tout en reconnaissant une «incertitude importante», l'Ineris estime à 150 kilos la masse de poussières de plomb relâchée dans l'atmosphère, pour quelque 460 tonnes de plomb dans la toiture et la flèche de la cathédrale. Le panache s'est étiré jusqu'à Mantes-la-Jolie dans les Yvelines (située à 60 km de la cathédrale) et, dans les trois scénarios modélisés, ce sont les quartiers parisiens ou de la proche banlieue situés sur le chemin du panache qui ont été les plus affectés.
L'ARS a fait réaliser une centaine de prélèvements supplémentaires courant novembre, suite à cette modélisation. Dans les Yvelines et les Hauts-de-Seine aucune mesure n'a dépassé 300 microgrammes par mètre carré, pour une valeur repère de 5.000 µg/m2, au-delà de laquelle l'ARS a mis en place des dépistages ciblés et des opérations de décontamination. A Paris, toutes les mesures ont été inférieures à 1.000 µg/m2, sauf une à 1.400.
parvis pollué
Ces mesures «ne présentent pas d'incohérences par rapport à la modélisation», estime Laurence Rouil, responsable des modélisations environnementales de l'Inéris. Elles confirment en outre l'hypothèse de départ selon laquelle les retombées de plomb les plus importantes ont eu lieu dans la zone de 800 mètres autour de la cathédrale, par projections lors d'effondrements par exemple et non par la fumée.
Ainsi les taux relevés sur le parvis, toujours fermé au public, atteignent 30.000 voire 40.000 µg/m2, a souligné Aurélien Rousseau. «Plusieurs campagnes de nettoyage ont fait baisser ces niveaux, mais pas assez», a-t-il dit, soulignant que «la nature même du revêtement (du sol) rend le nettoyage très difficile».
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