Moins de produits animaux, c'est bon pour l'homme et son environnement
Le 25 avril 2014 par Romain Loury

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Si les Européens consentaient à remplacer 50% de leur consommation de viande, de laitages et d’œufs par des céréales, l’UE réduirait ses émissions agricoles de gaz à effet de serre jusqu’à 40%, selon une étude publiée dans la revue Global Environmental Change.
Des multiples bienfaits du «demitarianisme»: derrière ce néologisme forgé par Henk Westhoek, de l’agence d’évaluation environnementale des Pays-Bas, et ses collègues européens, se cache peut-être un modèle d’avenir pour l’Union européenne (UE). Avec des retombées bénéfiques aussi bien sur la santé que sur l’agriculture et l’environnement du continent.
Moins de produits animaux, c'est bon pour les artères...
Selon ces chercheurs affiliés à la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU), réduire de 50% la consommation européenne de viande, de laitages et d’œufs entraînerait ainsi une baisse de 40% des apports en acides gras saturés, les plus délétères d’un point de vue cardiovasculaire.
Les céréales contenant elles-mêmes des protéines, l’effet serait moins marqué de ce côté-ci, avec une baisse estimée à seulement 10%. Ce qui nous laisserait encore 50% au-dessus de la consommation protéique prônée par l’Organisation mondiale pour la santé (OMS).
... bon pour la qualité de l'air et de l'eau...
Mais c’est surtout du côté environnemental que le « demitarianisme » serait le plus efficace. Selon les modélisations des chercheurs, l’usage de fertilisants serait réduite de 11,3 à 8 millions de tonnes d’azote par an, avec une baisse des émissions estimée jusqu’à 40% -aussi bien dans l’air que dans l’eau.
D’autre part, plus besoin d’autant de soja pour nourrir les élevages: ses importations pourraient baisser jusqu’à 75%. Et du fait d’une nouvelle répartition des terres, l’UE pourrait même se mettre à exporter bien plus de céréales, de 174 millions de tonnes/an contre 3 millions de tonnes actuellement.
Bon enfin pour le climat
Quant aux gaz à effet de serre liés à l’agriculture, protoxyde d’azote et méthane pour la plupart, la baisse serait comprise entre 25% et 40%. Publiés mi-avril, les derniers chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) font état d’une forte augmentation mondiale des émissions de gaz à effet de serre d’origine agricole, de 14% entre 2001 et 2011. A ce rythme-là, la hausse pourrait être de 30% d’ici 2050 (voir le JDLE).
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