Moins de peste aux Etats-Unis grâce au changement climatique
Le 22 septembre 2010 par Sabine Casalonga
Le réchauffement du climat pourrait enfin être bénéfique : il réduirait le nombre de cas de peste aux Etats-Unis, tout au moins, selon une étude publiée le 20 septembre dans l’American Journal of Tropical Medicine and Hygiene[1].
Tamara Ben Ari de l’université d’Oslo (Norvège) et ses collègues, ont analysé l’effet de la variabilité climatique sur la peste à l’aide d’un registre des cas de 1950 à 2005 dans l’ouest des Etats-Unis.
D’après leurs résultats, la combinaison de l’oscillation australe d’El Niño et de l’oscillation décennale Pacifique affecterait la dynamique de la peste, le nombre de cas ayant fortement chuté depuis 50 ans.
Environ 10 à 20 Américains sont infectés par la peste chaque année, et un à trois en décèdent, selon les données des Centers for Disease Control and Prevention, citées par le New York Times. La plupart des victimes sont recensées dans la zone frontière entre les 4 Etats du sud-ouest américain (Utah, Arizona, Nouveau-Mexique et Colorado).
Cette forte diminution pourrait s’expliquer par l’impact des changements de températures et de précipitations sur les rongeurs sauvages et les puces, respectivement hôtes et vecteurs de la bactérie Yersinia pestis, responsables de la peste. La fonte plus précoce de la neige depuis 1990 pourrait également jouer un rôle clé, probablement en affectant le taux d’humidité du sol en été, un facteur essentiel pour le développement et la survie des puces ainsi que la croissance de la végétation pour les rongeurs.
L’augmentation de la population dans les régions rurales infestées pourrait toutefois accroître le nombre de cas, avertissent les chercheurs. Malgré sa redoutable réputation, la peste peut aujourd’hui être soignée à l’aide d’antibiotiques, à condition d’être détectée suffisamment tôt.
[1] “Interannual Variability of Human Plague Occurrence in the Western United States Explained by Tropical and North Pacific Ocean Climate Variability”, American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 83(3), 2010, pp. 624-632
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