Les tribulations écologiques d’Emmanuel Macron en Guyane
Le 30 octobre 2017 par Valéry Laramée de Tannenberg
Au cours de son voyage en Guyane, la semaine dernière, le président de la République a annoncé l’assouplissement de règles d’exploitation des ressources naturelles.
Le président de la République avait prévenu: il ne se comporterait pas en Guyane comme un Père Noël, distribuant les promesses à tout va. Au cours de ce voyage officiel dans le département ultramarin, Emmanuel Macron a tout de même annoncé quelques mesures, dont la mise en œuvre pourra parfois prendre du temps.
Vendredi 27 octobre, le locataire de l’Elysée a présenté les contours d’une réforme du soutien à la valorisation énergétique de la biomasse. «La construction des centrales biomasse est validée par la programmation pluriannuelle de l'énergie, par arrêté du ministre chargé de l'énergie; le dossier de la centrale est ensuite instruit par la Commission de régulation de l’énergie (CRE); enfin son financement est examiné par Bercy au titre de la défiscalisation. Ce système aujourd'hui prend 4 ans. […] Nous devons simplifier les règles pour avoir un certificat unique et une procédure accélérée qui permettre d’être à l’échelle du territoire.»
Filière bois locale
Le chef de l’Etat promet aussi de simplifier la réglementation pour favoriser l’éclosion d’une filière bois locale. Filière qui pourra prétendre à un accompagnement financier par l’Etat. Ouvrir des chemins forestiers ne nécessitera plus de remplir des tombereaux de formulaires: prière d’attendre la prochaine «procédure unique, simplifiée». Un décret sera en outre signé avant la fin de l’année pour relever les seuils de l’évaluation environnementale préalable à la création de pistes.
Lors de sa conférence de presse finale, samedi 28 octobre, le chef de l’exécutif a par ailleurs confirmé une refonte du dispositif Harpie de lutte contre l’orpaillage clandestin, source de pollution et d’insécurité croissante. «Ce trafic continue à s'installer. Sur 41 homicides en 2016, 8 seraient liés directement à cette activité», a rappelé le président de la République.
Moyens aériens
Dès le début de l’année prochaine, une nouvelle organisation, impliquant tous les services de l’Etat, sera mise en œuvre. En attendant, la police des frontières va tester de nouveaux moyens de surveillance aérienne. En 2015, l’armée de terre avaient évalué des drones nano (18 grammes) et mini (2 kilogrammes), capables de diffuser des images en direct.
L’exploitation de l’or ne sera bien sûr pas interdite. Le gouvernement soutient le projet d’ouverture de la mine à ciel ouvert de la Montagne d’or. Un soutien, a précisé Emmanuel Macron, qui sera «conditionné au respect des engagements de la charte sur les mines durables; et aussi à la capacité qu'aura le projet à répondre à l'ensemble des sujets qui seront soulevés dans le cadre du débat public». La commission nationale du débat public a prévu d’organiser ledit débat entre les mois de mars et juin 2018.
Avant de refermer le chapitre de l’extraction de ressources naturelles, l’ancien ministre de l’économie a confirmé la prorogation du permis exclusif de recherche d’hydrocarbures offshore à Total. Un permis «pertinent pour l'économie guyanaise et aussi parce qu'il y a des engagements forts de l'entreprise Total en termes de répercussions sur l'économie et l'emploi». Et de marée noire?
POUR ALLER PLUS LOIN
Dans la même rubrique
Hydrolien: Naval Energie s’explique
27/07/2018
Bruxelles valide le soutien allemand aux autoproducteurs à haut rendement
01/08/2018
Les églises d’Angleterre se mettent au vert
03/08/2018