Les rivières françaises manquent souvent d’eau
Le 25 octobre 2017 par Stéphanie Senet
Un tiers des cours d’eau ont subi au moins un assec au cours des 5 dernières années, selon le bilan publié le 24 octobre par l’Agence française pour la biodiversité (AFB).
Si la sécheresse a été particulièrement aigüe cette année dans l’Hexagone, avec 84 départements visés par des restrictions d’eau en août, les périodes d’assec se sont multipliées au cours des 5 dernières années. Basée sur les données de 3.302 stations de mesure[1], la synthèse de l’AFB montre qu’entre 2012 et 2016, un tiers des rivières et des rus se sont retrouvés sans eau pendant un à deux mois. Le protocole d’observation a été mis au point par l’Observatoire national des étiages (Onde), créé en 2011.
2012, l’année la plus sèche
2012 a été l’année la plus marquée par les étiages[2] avec 14% des ressources d’eau touchées (avec une pointe à 29,5% fin août). 2016 et 2015 la suivent de près, avec respectivement 12% et 11% de cours d’eau asséchés (avec une pointe à 25% fin septembre 2016).
Ces situations rompent la continuité écologique des cours d’eau, élèvent leur température (stress thermique de certaines organismes, eutrophisation, développement de cyanobactéries), modifient la qualité physico-chimique de l’eau en limitant la dilution et l’évacuation des polluants, et perturbent la végétation aquatique.
De la Loire-Atlantique au Vaucluse
La situation a été particulièrement tendue en 2012 et 2016 dans le Sud-Est (Gard, Hérault et Vaucluse), l’Ouest (Charente-Maritime, Vendée, Deux-Sèvres et Loire-Atlantique) et le Sud-Ouest (Ariège, Haute-Garonne et Lot-et-Garonne).
Toujours d’actualité
L’AFB dresse aussi un état des lieux au 1er octobre 2017. Si la sécheresse régresse depuis la fin août, 27% des cours d’eau sont encore en assec[3]. Tout le territoire est touché, mais les zones rouges se concentrent dans la basse vallée du Rhône, sur le pourtour méditerranéen, ainsi que dans les bassins Adour-Garonne et Loire-Bretagne.
[1] Réparties sur l’ensemble du territoire
[2] Débit particulièrement faible d’un cours d’eau, au-dessous du plafond défini pour chaque cours d’eau
[3] Ils étaient 35% fin août
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