Les entreprises de l’eau UK visent la neutralité carbone
Le 24 novembre 2020 par Stéphanie Senet
Outre-Manche, les neuf entreprises de l’eau s’engagent à fournir une eau neutre en carbone en 2030. Ce qui implique une baisse d’au moins 60% de leurs émissions de CO2.
Dans leur feuille de route publiée le 12 novembre, les neuf compagnies de l’eau s’appuient sur 10 objectifs pour réduire en 10 ans leurs émissions d’environ 10 Mt eq CO2. A commencer par la production de biométhane à partir des eaux usées, destinée à produire de la chaleur ou un carburant alternatif pour les véhicules.
La capacité de production d’énergies renouvelables doit aussi s’accroître de 3 GW (éolien et solaire). Combinée à des mesures d’efficacité énergétique, elle doit couvrir 80% des besoins du secteur en électricité dans 10 ans.
Véhicules propres et couvert végétal
Autre objectif pour 2030 : décarboner la flotte de véhicules, dont 100% des voitures légers seront électrifiées et 80% des véhicules commerciaux rouleront au biométhane.
Le plan vise aussi à restaurer 20.000 hectares de prairies et de tourbières pour stocker du carbone. En août 2019, les neuf entreprises s’étaient déjà engagées à planter 11 millions d’arbres.
Au total, les investissements nécessaires à la transition sont estimés entre 2,2 et 4,5 milliards d’euros, selon les entreprises du secteur de l’eau et de l’assainissement.
«Nous n’avons pas toutes les réponses et nous ne pourrons pas y parvenir seuls. Mais avec le soutien du gouvernement, des régulateurs et de la chaîne d’approvisionnement, nous pensons pouvoir fournir à nos clients une eau potable neutre en carbone en 2030, ce qui contribue à renforcer les compétences et les solutions vertes nécessaires pour protéger l’environnement et les générations à venir», a déclaré Christine McGourty, directrice générale de l’entreprise Water UK.
Entre 2012 et 2019, les émissions opérationnelles du secteur ont déjà décliné de près de 45% pour s’établir à 2,4 Mt eq CO2. Elles peuvent encore baisser de 60% à 95% outre-Manche d’ici à 2030, selon le scénario retenu. En attendant, les entreprises promettent de publier chaque année l’évolution de leurs émissions.
Un sujet à venir en France ?
De l’autre côté de la Manche, le secteur n’a pas encore pris rendez-vous avec sa décarbonation. «Il arrivera bientôt sur la table. On peut imaginer qu’un état des lieux des émissions de CO2 soit intégré dans une prochaine étude BIPE», affirme Tristan Mathieu, délégué général de la Fédération professionnelle des entreprises de l’eau (FP2E). «L’idéal serait de mobiliser l’ensemble de la filière, avec les équipementiers, constructeurs et canalisateurs», ajoute-t-il.
Pour le moment, les entreprises affirment utiliser 13% d’énergies renouvelables en 2019. Les stations d’épuration affichent 20% d’auto-suffisance énergétique grâce à l’implantation de panneaux photovoltaïques et à la production de biogaz à partir des boues.
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