Les cochons chinois tués par la surpopulation, la maladie et l’indigence des éleveurs
Le 25 avril 2013 par Marine Jobert
DR
Des cochons entassés, mal soignés, avec des prix de vente de la viande qui s’effondrent... c’est dans ce contexte que sont apparues début mars les marées de cadavres de porcs, charriées par le fleuve Huanpu qui traverse Shanghai [JDLE]. En tout, près de 16.000 carcasses auront été repêchées en quelques semaines. Dans la préfecture de Jiaxing (province du Zheijiang), située en amont de Shanghai, 7.5 millions de cochons seraient actuellement élevés dans des conditions plus que douteuses. L’Etat Chinois tente de réguler cette production qui a explosé en quelques années pour faire face à la demande intérieure en viande. En 2 ans, l’administration envisage de baisser de deux tiers le nombre de bêtes dans la province et de restreindre de 40% la superficie des terres disponibles pour l’agriculture.
Présents sur place, des journalistes de l’agence Reuters ont constaté que le phénomène s’est accéléré depuis le scandale des cochons jetés dans le fleuve Huanpu. Les éleveurs –souvent de petites exploitations avec peu de moyens, notamment vétérinaires- sont fortement incités à cesser leur activité. Quelques subventions sont accordées pour leur reconversion, souvent mal acceptée. «Beaucoup d’éleveurs de cochons utilisent de la nourriture contenant des antibiotiques», décrit Reuters. «Mais les coûts qu’ils ont à assumer les amènent à réduire ces dépenses au profit de traitement ultérieurs, quand la maladie frappe. D’autres contournent l’incinération en jetant le bétail.»
La Chine –et à ses côtés, les pays en développement- réclame de plus en plus de viande à ses menus: par rapport à 1990, la demande aura triplé en 2020. «Alors que dans les pays industrialisés, la demande en viande et en lait atteindra sans doute un seuil, voire faiblira, l´accroissement des revenus et le phénomène d´urbanisation dans les pays en développement auront pour effet de la galvaniser», écrivait l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (Ifpri) dans un rapport paru en 2011.
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