Les abeilles américaines se rebiffent
Le 25 mars 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg
L’Europe donne parfois des idées aux Américains. Pour preuve, 4 apiculteurs et 5 ONG, environnementales et consuméristes, ont annoncé, le 21 mars (en pleine semaine de prévention de l’usage des produits toxiques!), leur intention de poursuivre devant les tribunaux l’agence fédérale de protection de l’environnement (EPA).
Objet du courroux des 9 demandeurs: les pesticides qui, selon eux, détruisent les colonies d’abeilles et plus particulièrement les néonicotinoïdes, déjà dans l’œil du cyclone européen [JDLE]. Les plaignants formulent deux griefs contre l’EPA. D’une part, avoir autorisé la commercialisation des néonicotinoïdes, et particulièrement de la clothianidine (produit par Bayer) et du thiaméthoxame (Syngeta), sans avoir évalué complètement leurs impacts sanitaires et environnementaux, violant du même coup le «Federal Insecticide, Fungicide, and Rodenticide Act and the Administrative Procedure Act».
D’autre part, ne pas avoir suspendu la commercialisation de ces produits réputés très toxiques pour les abeilles après les récentes découvertes de fortes mortalités d’insectes pollinisateurs. L’administration Obama répond que l’évaluation des néonicotinoïdes est en cours, mais qu’elle ne sera probablement pas achevée avant… 2018.
Pour Bayer CropScience, l’utilisation des néonicotinoïdes a un impact négligeable sur les abeilles pour peu que les consignes d’utilisation soient respectées. Le chimiste allemand estime aussi qu’il n’existe pas de consensus scientifique sur le rôle des néonicotinoïdes dans le déclin des abeilles.
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