Le Royaume-Uni perd ses papillons
Le 26 mars 2013 par Stéphanie Senet
Les scientifiques s’accordent pour estimer qu’il n’y a jamais eu aussi peu de papillons au Royaume-Uni, selon une étude publiée le 26 mars par le UK Butterfly Monitoring Scheme (UKBMS).
Parmi les espèces les plus menacées, le moyen nacré (Argynnis adippe), dont la population a été réduite de moitié depuis 2011. La thècle du prunier, l’un des plus rares, a régressé de 98% sur la même période, ce qui représente une perte de 300.000 spécimens.
Les espèces communes n’ont pas été épargnées par la météo défavorable, le Royaume-Uni ayant connu en 2012 son année la plus humide. 52 espèces sur 56 ont ainsi vu leur population diminuer. Les plus grandes pertes ont été observées chez la petite tortue (Aglais urticae). Mais 12 autres espèces ont également connu leur pire année depuis le début du suivi scientifique des papillons, enregistré en 1976 outre-Manche.
Le mauvais temps est sans doute le facteur le plus important de ces disparitions accélérées, mais ce n’est pas le seul, selon Tom Brereton, le directeur du centre britannique de conservation des papillons. Pour lui, la perte de leurs habitats et l’intensification agricole ont poussé les papillons à se retrancher dans de petites réserves naturelles, où ils sont beaucoup plus sensibles aux mauvaises conditions météo.
Pour permettre aux espèces de recoloniser leurs anciens bastions, le scientifique suggère de recourir à de nouvelles méthodes, «parce que la végétation se transforme et le climat change». Par exemple, la diminution de la neige en hiver provoque une extension des fougères au printemps qui empêchent les violettes de pousser et d’accueillir le moyen nacré.
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