Le reboisement affecte durablement le débit des rivières
Le 21 janvier 2020 par Stéphanie Senet

Dans les zones reboisées, le débit des rivières se réduit considérablement dans le temps, selon une étude publiée le 19 janvier dans la revue Global Change Biology.
La reforestation est pleine de promesses. Selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), environ 17,5 millions d’hectares ont été reboisés entre 1990 et 2005. Bonnes pour la préservation de la biodiversité et le stockage du dioxyde de carbone, ces opérations ne sont toutefois pas sans danger pour les rivières, comme le révèle la méta-analyse des chercheurs de l’université britannique de Cambridge.
23% de débit en moins dès 5 ans
Basée sur des études couvrant 43 bassins, 13 pays et 9 types de forêt, cette publication conclut que le reboisement réduit le débit d’une rivière de 23% en moyenne après 5 ans, et de 38% après 25 ans. Des réductions encore plus fortes ont été enregistrées dans les bassins versants où les précipitations annuelles sont les plus élevées, en particulier dans certaines parties d’Australie et d’Afrique du Sud. Signe d’une incidence de la pluie et de l’évapotranspiration sur le niveau de débit des cours d’eau, mais avec des réponses différentes selon les régions.
Histoire des sols
Au contraire, les rivières situées dans des bassins utilisés pour l’agriculture avant d’être reboisés ont montré des baisses plus faibles de leur débit que dans les bassins non exploités. Dans ce cas, la plantation d’une forêt aide le sol à se régénérer et affecte moins la rivière.
work in progress
Mais les scientifiques préconisent, plus généralement, de prendre en compte une baisse du débit pendant cinq décennies après la reforestation. «Le reboisement est un élément important de la lutte contre le changement climatique mais nous devons examiner attentivement les meilleures zones à reboiser. Dans certaines régions, une forte réduction de la disponibilité en eau pourrait en effet atténuer les effets bénéfiques d’un programme de plantation d’arbres», observe Laura Bentley, auteure principale de l’étude.
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