Le Pays de Galles va mettre de l’eau bouillante dans son nucléaire
Le 15 décembre 2017 par Valéry Laramée de Tannenberg
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L’autorité de sûreté nucléaire britannique a validé la technologie de réacteur à eau bouillante avancé (ABWR) qui doit équiper deux centrales au Royaume-Uni.
EDF n’a qu’à bien se tenir. La filiale britannique de l’énergéticien français ne sera pas la seule à construire des centrales nucléaires au Royaume-Uni. Jeudi 14 décembre, l’Office for Nuclear Regulation (ONR), le gendarme de l’atome britannique, a validé le concept d’ABWR proposé par Hitachi. Validation co-signée par les agences de l’environnement anglaise et galloise. Une bonne nouvelle pour le groupe nippon qui espère construire, via sa filiale Horizon Nuclear, deux centrales nucléaires outre-Manche, à Wylfa (Pas de Galles) et à Oldbury-on-Severn, sur la frontière anglo-galloise.
Financement complexe
Maintenant que le niveau de sûreté de son ABWR est reconnu[1], Hitachi doit monter le financement de ses projets. Ce qui s’annonce au moins aussi complexe que pour les EPR d’EDF Energy. L’industrie nucléaire britannique (et Hitachi) militent pour que le gouvernement britannique soutienne financièrement l’opération. Londres discute également avec Tokyo sur cet aspect épineux du dossier.
Aide publique binationale?
Selon la presse britannique, le deal, qui devrait être bouclé avant l’été 2018, prévoirait une aide publique britannique et éventuellement japonaise. En contrepartie, les promoteurs du projet devraient s’engager à livrer une l’électricité 30% moins cher que celle des EPR de Hinkley Point. Soit autour de 64 livres le mégawattheure (72,5€/MWh). Quelques livres de plus que ce que mettront sur le marché les prochaines centrales éoliennes marines.
Pas d’économie d’échelle
La baisse des prix s’annonce difficile. Car, contrairement au parc électronucléaire français, le futur bouquet atomique britannique sera tout sauf standardisé. Si tout se passe comme prévu (hypothèse d’école), les 6 centrales (pour une puissance totale de 16,1 gigawatts électriques) qui pourraient entrer en service dans le courant de la prochaine décennie seront équipées de réacteurs français (Hinkley Point et Sizewzell), japonais (Wylfa et Oldbury), coréens (Moorside) et chinois (Bradwell). Pas simple dans de telles conditions de réaliser des économies d’échelle.
[1] Quatre réacteurs ABWR Hitachi-GE fonctionnent déjà dans les centrales japonaises de Kashiwazaki-Kariwa, de Hamaoka et de Shika.
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