Le Parlement européen soutient, de justesse, le marché du carbone
Le 03 juillet 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg
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On ne commet jamais deux fois la même erreur.
Trois mois après que sa commission de l’industrie s’y soit opposée [JDLE], le parlement européen a fini par défendre le marché européen du carbone.
Réuni en session pleinière à Strasbourg, le parlement européen a voté, mercredi 3 juillet, en faveur du gel de l’allocation de 900 millions de quotas d’émission de gaz à effet de serre (GES) durant les trois prochaines années. Pour être définitive, la décision devra être confirmée lors du prochain conseil européen.
La mesure dite de «backloading» a été approuvée par 344 voix contre 311 et 46 abstentions.
Première force politique à Strasbourg, avec un tiers des 754 élus, le Parti Populaire Européen (PPE, centre droit) a tenté de s'opposer au gel de quotas, considéré comme une taxe supplémentaire pour l'industrie. «Même si c’est plus long que ce qu’il devrait, le bon sens finit toujours par prévaloir», a, pour sa part, commenté Connie Hedegaard, commissaire à l’action climatique. Le groupe des Verts a pour sa part salué le gel, n'y voyant toutefois qu'un «palliatif de court terme». «Mieux vaut la mise sous respiration artificielle que la mort clinique», a commenté l’eurodéputé vert français Yannick Jadot.
La mesure est jugée inutile par Greenpeace qui a appelé la Commission à mettre immédiatement sur la table la suppression définitive du quart des quotas devant être mis aux enchères entre 2013 et 2020.
Dans un communiqué, l’association internationale du trading d’émission (Ieta) a salué le vote et demandé l’accélération des négociations sur la fixation d’objectifs à long terme de réduction d’émission de GES. Une position proche de celle exprimée par le Réseau Action Climat (RAC). «Le gel provisoire des quotas adopté aujourd'hui par les eurodéputés est une mesure de sauvetage a minima du marché carbone européen, explique Célia Gautier. Une fois adoptée, cette mesure devra être suivie d'une réforme en profondeur du marché européen des quotas. En premier lieu, les pays de l'UE doivent éliminer définitivement les quotas inutilisés qui inondent le marché carbone et sont toxiques pour les investissements européens dans les énergies renouvelables et les économies d'énergie», poursuit la chargée de mission Europe au RAC.
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