Le parc de Yosemite préfère le «let it burn»
Le 02 septembre 2013 par Stéphanie Senet
Le bilan de «Rim fire» s’alourdit chaque jour. L’incendie qui fait des ravages en Californie depuis le 17 août a détruit près de 100.000 hectares de forêt et de maquis, et il est contenu à 60%, selon le bilan publié ce 2 septembre par Cal Fire, le service de lutte contre le feu dans le Golden State.
Deux semaines après son déclenchement, alors qu’il s’approche du cœur du parc national de Yosemite, ce feu est devenu le 4e plus grand incendie de toute l’histoire de la Californie. Le plus dévastateur, «Cedar fire», a eu lieu en octobre 2003 à San Diego, détruisant plus de 2.800 constructions et tuant 14 personnes.
D’origine inconnue, Rim fire s’étend actuellement vers le nord-est, poussé par les vents, a indiqué le porte-parole de l’US Forest Service (USFS), Trevor Augustino. «Toute pluie que nous pourrions avoir serait un atout formidable», a-t-il ajouté alors que la météo est actuellement nuageuse.
Les 4.900 sapeurs-pompiers réunis pour l’opération pourraient venir à bout de cet incendie autour du 20 septembre, selon les estimations de l’USFS.
Laisser brûler ou lutter contre les flammes?
L’incendie, qui a déjà détruit 111 bâtiments, dont 11 résidentiels, a également révélé une nette différence entre les autorités étatiques et l’équipe du parc dans la gestion des feux de forêt.
Alors que les premiers, à l’extérieur de Yosemite, luttent activement contre les flammes à l’aide d’hélicoptères et d’avions-citernes, les responsables du parc national –qui relèvent des autorités fédérales- évoquent quant à eux l’incendie comme «un processus naturel» et «un événement souvent utile».
Exceptions faites des cas où des personnes sont en danger, l’équipe préfère se contenter «d’orienter le feu et de le laisser brûler». Une position confirmée par le porte-parole du parc de Yellowstone, dont le dernier incendie remonte à la mi-novembre 1988. Pour Al Nash, «dans de nombreux grands parcs de l’Ouest américain, l’incendie est un moyen qui permet à la nature de fonctionner». «Mais le procès fait au parc nous a obligés à revoir notre approche et vous n’entendrez jamais un employé prononcer ces trois mots: let it burn», a-t-il tenu à ajouter.
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