Le Medef s’activera pendant la COP 21
Le 02 novembre 2015 par Valéry Laramée de Tannenberg
VLDT
Le patronat français n’entend pas rester les bras croisés durant le sommet climatique de Paris. Et pour en convaincre leur auditoire, Pierre Gattaz et Bruno Lafont n’ont cessé, ce lundi 2 novembre, de rappeler tout le bien qu’ils pensaient de la COP 21.
Tous deux militent pour la conclusion d’un accord permettant de stabiliser le réchauffement à 2°C d’ici la fin du siècle. «Il y a urgence à agir de façon plus déterminée», lance Pierre Gattaz. Tout en reconnaissant que la lutte contre le réchauffement est «une immense opportunité de créer de la croissance et de l’emploi», le patron des patrons français n’oublie pas son rôle de défenseur des intérêts des grands groupes tricolores. «Il faut éviter toute taxe et contrainte qui ne frapperaient que les entreprises françaises, tout ce qui peut impacter la compétitivité.»
Quel prix du carbone?
Le Medef n’est cependant pas fermé à quelques innovations. A commencer par la fixation d’un prix du carbone, dont aucun des deux patrons ne sait fixer le niveau, ni le périmètre. Même mutisme sur la fin des subventions à la consommation d’énergie: «Cela fait partie des solutions de financement, mais chaque pays doit faire son travail», commente Bruno Lafont. Pour autant, la mère de toutes les réformes climatiques sera l’instauration, insistent-ils, d’un système de suivi, de notification et de vérification (MRV) des politiques nationales. «Ce n’est qu’en les évaluant qu’on fera progresser les politiques nationales», justifie Bruno Lafont. Le président du pôle Développement durable du Medef (et futur ex-patron du cimentier Lafarge) milite aussi pour une amélioration du système de transfert de technologies. Voilà pour le discours.
les pros de la transition énergétique
Car le mouvement des entreprises de France profitera aussi de la COP 21 pour communiquer. Les 8 et 9 décembre, les patrons français organiseront un sommet international réunissant chefs d’entreprises internationales et représentants des patronats étrangers. A proximité de la zone onusienne de négociation se dressera aussi une foire commerciale: «Nous avons des filières d’excellence dans presque tous les compartiments de la transition énergétique», souligne Pierre Gattaz. Des filières, à l’instar du bâtiment, qui peinent parfois à embaucher. Raison pour laquelle le Medef lancera, dans une dizaine de jours, une campagne de publicité pour sensibiliser les jeunes diplômés aux métiers de ladite transition.
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