Le maquereau n’est plus bon à manger
Le 22 janvier 2013 par Valéry Laramée de Tannenberg
La gestion durable des stocks de maquereaux européens n’est décidément pas pour demain.
Pour preuve, la Marine Conservation Society (MCS) vient d’enlever le maquereau (Scomber scombrus) de sa liste des poissons «bons à manger». A la place, l’association britannique recommande le hareng (Clupea harengus) ou la sardine (Sardina pilchardus).
Cette dégradation est le dernier épisode de la guerre du maquereau qui oppose d’un côté l’Islande et les îles Féroé, et, de l’autre, la Norvège et l’Union européenne.
Pour des raisons encore mal élucidées, les stocks de maquereaux vivant dans les eaux islandaises et des Féroé se sont fortement accrus, depuis une dizaine d’années. Profitant de cette manne inattendue, les deux pays ont unilatéralement et fortement augmenté leurs quotas de pêche (300.000 tonnes en 2012, soit les deux tiers des prises recommandées pour toute la flotte européenne), sans tenir compte de l’avis des scientifiques ni des autres nations européennes. «Les stocks sont encore importants, mais leur volume décline rapidement», s'est inquiété, à la BBC, Bernadette Clarke, de la MCS.
Reprenant les arguments du gouvernement islandais, le représentant des pêcheurs écossais, Bertie Armstrong, estime qu’il n’y a pas péril en la demeure marine et que l’on peut, «pour cette année», ignorer les consignes de la MCS.
En mars dernier, le Marine Stewardship Council (MSC) avait d’ailleurs suspendu la certification des pratiques «durables» de 8 pêcheries, pour cause de surpêche de maquereaux par l’Islande et les îles Féroé [JDLE].
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