Le Japon reprend la chasse à la baleine malgré sa condamnation
Le 30 novembre 2015 par Hélène Huteau

Le Japon s’apprête à reprendre la chasse à la baleine en Antarctique, sous des couverts scientifiques, deux ans après que la Cour internationale de justice (CIJ) l’a jugée illégale, le 31 mars 2014.
L'agence japonaise de la pêche justifie cette reprise, vendredi 27 novembre, auprès de la Commission baleinière internationale, en vertu d'un plan révisé qui appelle à réduire les captures annuelles de petits rorquals des deux tiers, à 333 par an, pendant les 12 prochaines années. Un plan «scientifiquement raisonnable», selon l’agence, rapporte Reuters.
L’Australie et les ONG vent debout
L’Australie, qui avait porté l’affaire devant le tribunal de l’ONU, a déclaré que ce n’était pas au Japon de décider unilatéralement s’il avait répondu aux exigences du comité scientifique de la commission baleinière internationale. Son ministre de l’environnement, Greg Hunt, avait précédemment posté sur son site cette déclaration: «Nous n’acceptons d’aucune manière le concept d’une chasse à la baleine, en raison de pseudo recherches scientifiques.(…) Les techniques de recherche non létales représentent les méthodes les plus efficaces et efficientes pour étudier tous les cétacés».
Les ONG de protection des baleines, dont Sea Shepherd, appellent le gouvernement australien à exercer davantage de pression diplomatique. Ce lundi, le procureur général australien a déclaré qu’il pensait à envoyer un vaisseau de patrouille des douanes dans des eaux qu’elle considère comme un sanctuaire, si la diplomatie échouait. Le gouvernement de Canberra pourrait effectivement jouer, sur le plan diplomatique, d’un contrat de fabrication de sous-marins pour lequel le Japon est candidat.
Une tradition scientifico-gastronomique
Le Japon a commencé ce qu'il appelle la chasse scientifique en 1987, un an après l’application du moratoire de la chasse baleinière internationale. La question était de savoir s’il pouvait bénéficier de l’exception prévue par l’article 8, qui autorise des permis spéciaux «en vue de recherches scientifiques». Le tribunal de La Haye avait jugé, en 2014, que le choix des tailles de prélèvement du programme Jarpa II (campagne 2014/1015) et de sa date de lancement «n’obéissaient pas à des considérations purement scientifiques». En conséquence, la cour avait ordonné de révoquer tout permis de chasse à la baleine et de s’abstenir d’en accorder de nouveau en vue de recherches scientifiques.
Le Japon a longtemps soutenu que la plupart des espèces de baleines n’étaient pas en danger et que manger de la baleine faisait partie de sa culture alimentaire.
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