Le Grand Paris accélère la construction d’un casier à La Bassée
Le 03 décembre 2020 par Stéphanie Senet

Le projet de construire des casiers sur le site de La Bassée, en Seine-et-Marne, est relancé alors que la métropole du Grand Paris a officiellement intégré l’EPTB Seine Grands Lacs le 1er décembre.
Après quatre ans de négociations, neuf conseillers métropolitains siègeront effectivement au comité syndical de l’établissement public Seine Grands Lacs. Six conseillers y siégeront pour Paris, trois pour les Hauts-de-Seine, quatre pour la Seine Saint-Denis et quatre pour le Val-de-Marne. Tel est le résultat du vote du Conseil de la métropole du 1er décembre, qui fait remonter à la surface un vieux projet.
9 casiers sur 2.300 hectares
Le projet de créer des casiers sur le site de la Bassée (Seine-et-Marne) vise en effet à protéger la région francilienne en cas de crue majeure de l’Yonne et de la Seine. Répartis sur 2.300 hectares, les neufs casiers permettraient de stocker 55 millions de mètres cubes d’eau et de réduire les hauteurs d’eau en aval.
Longtemps mis de côté à cause de son coût (114 M€ selon le dossier d’enquête publique), l’arrivée de la métropole fait avancer les travaux, qui devraient se tenir entre 2021 et 2024. Le Grand Paris doit en effet verser 31 millions d’euros, en plus des financements de l’Etat (48 M€ au titre du Fonds de prévention des risques naturels majeurs) et de l’EPTB (22 M€).
Lancement des travaux du casier pilote
Les travaux vont débuter avec un casier pilote, selon une convention conclue entre la métropole et l’établissement public territorial de bassin. L’enquête publique, qui porte sur le projet global, s’est tenue au moment du déconfinement, entre le 10 juin et le 10 juillet. Elle a révélé de fortes oppositions au projet, liées à son coût et ses conséquences écologiques. Le casier pilote (10 M de m3) nécessite la construction de près de 8 kilomètres de digues sur 2,5 mètres de hauteur, d’une station de pompage et d’un ouvrage circulaire de 26 m de rayon sur les communes de Balloy, Châtenay-sur-Seine, Egligny et Gravon. Les opposants suggèrent des équipements alternatifs, dans l’Yonne et dans la Bassée, pour permettre une inondation naturelle des sites.
En janvier 2020, le Conseil national de protection de la nature (CNPN) a émis un avis défavorable à une demande de dérogation au titre des espèces protégées. La mission régionale d’autorité environnementale a estimé, de son côté, en mars 2020, que l’étude des impacts du projet global a été conduite de manière peu approfondie et recommande de l’actualiser lors des prochaines déclarations d’utilité publique et autorisations.
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