Le glyphosate et son métabolite dans les sols agricoles
Le 24 octobre 2017 par Marine Jobert

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Omniprésent dans tous les compartiments de l’environnement, le glyphosate et son métabolite Ampa ont évidemment été détectés dans les sols agricoles. Mais à quelles concentrations, à quelles fréquences et dans quels pays? Une étude apporte quelques éléments de réponses, à la veille d’un vote décisif pour sa ré-autorisation.
C’est l’herbicide le plus épandu sur les terres agricoles européennes, et pourtant peu d’études s’étaient jusqu’ici penchées sur le devenir du glyphosate dans les sols du Vieux continent. A la veille d’une réunion où la Commission devrait voir retoquer sa proposition de reconduire pour 10 ans l’autorisation de l’herbicide, une étude permet d’en savoir un peu plus sur sa présence dans les sols, ainsi que celle de son métabolite, l’Ampa[1]. Financée en partie par la Commission européenne, elle conclut que 21% des échantillons des 15 à 20 premiers centimètres de sols analysés contiennent des résidus de glyphosate et que 42% portent des traces d’Ampa.
Gare à la vigne portugaise
Au plan national, ce sont le Portugal et la Grèce qui se distinguent; le premier avec plus de la moitié des sols (53%) contenant du glyphosate (contre 7% en Pologne) et la seconde avec la présence d’Ampa détectée dans 80% des échantillons (contre 17% en Italie). Les sols accueillant des cultures vivaces et des plantes-racines présentent le plus fréquemment des résidus de glyphosate et d’Ampa (respectivement 30 et 52%), quand les légumes secs et les cultures fourragères comptent parmi les moins contaminées (respectivement 5% et 29%). Les concentrations en glyphosate les plus élevées ont été relevées dans les régions du Sud. Mais ça n’est pas le cas pour les métabolites, à l’exception des vignes portugaises, ce que les chercheurs justifient par des passages plus fréquents, plus récents et une dégradation plus lente du glyphosate à cause des conditions climatiques plus sèches.
L’eau et l’air en profitent
Les chercheurs soulignent que le glyphosate et l’Ampa sont bien connus pour se concentrer dans les premiers centimètres du sol et reconnaissent que l’utilisation d’échantillons collectés sur 15 à 20 cm lisse quelque peu leurs résultats. Avec pour conséquence de sous-estimer les effets de transport de ces pesticides entre les différents compartiments de l’environnement. «Leur présence dans les sols agricoles ne présente pas un risque uniquement pour la santé du sol, mais aussi pour la contamination ultérieure des autres milieux (air, sols, milieux aquatiques et marins), remarquent les chercheurs. Cette information devrait être exploitée dans le cadre du renouvellement de l’autorisation du glyphosate.»
[1] Pour acide aminométhylphosphonique.
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