Le fabricant d’éoliennes français Vergnet change de main
Le 01 décembre 2017 par Olivier Descamps
Le tribunal de commerce d'Orléans confie à un consortium de financiers le soin de redresser l’entreprise Vergnet… Et ce malgré l’absence de projet industriel, regrettent les salariés de l’entreprise.
Les représentants du personnel penchaient pour le constructeur de parcs éoliens français Global Ecopower. Ce sera finalement le consortium mené par Arum Gestion Privée. Mercredi 29 novembre, la société de l’ancien patron de la Banque postale Marc Werner a été retenue par le tribunal de commerce d'Orléans pour reprendre Vergnet, le seul fabricant de mâts éoliens français dont la Banque publique d’investissement était jusqu’alors le principal actionnaire. Placée en redressement judiciaire cet été, l’entreprise présente la spécificité de proposer des machines de moyenne puissance rabattables et donc adaptées dans les zones du globes devant faire face à des conditions climatiques difficiles, et parfois à des cyclones.
Pas de licenciement
Malgré 25 ans d’expérience, 900 mâts installés et une diversification qui l’a notamment conduite à combiner entre elles les énergies renouvelables, Vergnet souffre depuis plusieurs années de l’étroitesse de son marché potentiel et de sa dépendance à quelques projets dont le moindre retard de paiement crée une situation tendue. Contrairement aux autres offres de reprises qui prévoyaient des suppressions de postes, Arum et ses partenaires considèrent néanmoins que le fabricant a avant tout besoin de résoudre ses problèmes de trésorerie. L’investisseur a promis au tribunal de commerce de poursuivre l’activité sans licenciement.
Quelle stratégie ?
Les près de 140 salariés de l’entreprise ne sont pas convaincus. Mi-novembre, ils avaient écrit une lettre ouverte en estimant qu’une « reprise partielle [était] en bonne voie » et donc en actant quasiment la vente de Vergnet à Global Ecopower qui avait proposé cette option. Au lendemain de la décision du tribunal de commerce, le secrétaire du comité d’entreprise Jean-Marc Sassolas se montre dubitatif sur le choix qui a été fait. Pointant du doigt l’un des co-investisseurs d’Arum, en l’occurrence Krief Group « dont les dirigeants ont été condamnés à de multiples reprises sur des affaires d’escroquerie sur des reprises qui se sont mal passées », il a regretté sur France Bleu Orléans que « la question du projet même soit absente de l’offre ».
Réaction mesurée de Marc Vergnet
L’élu a parallèlement déclaré à l’agence Reuters que plusieurs personnes dont lui-même avaient décidé de quitter l’entreprise. Interrogé par nos confrères de France 3 Centre Val-de-Loire, le père de la société Marc Vergnet a quant à lui lancé une demande au repreneur de mettre « à la tête de l’entreprise un entrepreneur et pas un gestionnaire. Quelqu’un qui ait les tripes industrielles. On ne réussit pas une PME sans la vivre à l’intérieur avec une compétence industrielle ».
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