La Réunion : le chantier de la route littorale revu a minima
Le 27 août 2020 par Victor Miget
VLDT
A la Réunion, la région et le groupement d’entrepreneurs ont trouvé un accord, vendredi 21 août, afin de résilier le marché de construction de la digue et de réaliser une route a minima. Pour la suite, un nouvel appel d’offres sera lancé.
Après une flopée de recours en justice et des années de zizanie, le chantier de la NRL à la Réunion, pourrait enfin voir la lumière au bout du tunnel. Le marché de la digue, évalué à 300 millions d’euros (M€), a finalement été résilié, faute de ressources en roches.
Mini-route
Un protocole d’accord pour la reprise des travaux a été conclu entre la région et le groupement d’entrepreneurs (Vinci-Bouygues). Le président de la région, Didier Robert (divers droite), a dévoilé lors d’une conférence de presse, ledit protocole. Sera livrée une demi-route en mer de 200 mètres en 2021, contre 2,4 kilomètres initialement prévus. La région accepte finalement un surcoût de 42 millions facturé par le groupement et payés par la région et l’Etat. Pas plus. Le chantier de la digue doit reprendre le 15 septembre prochain. Le protocole d’accord doit encore être soumis au vote des élus du Conseil Régional, le 8 septembre.
Pour rappel, la construction du projet et en particulier de la digue est bloquée suite à des problèmes d’approvisionnement en roches. Les derniers kilomètres de voirie sont actuellement à l’arrêt. Leur réalisation nécessite encore 7 millions de tonnes de roches, dont 3 de «roches massives». La région et les entrepreneurs prévoyaient d’ouvrir la carrière de «Bois Blanc» à Saint-Leu (Côte ouest). Une décision suspendue par le tribunal administratif en avril 2019. Dans leur recours, la commune de Saint-Leu et des associations s’opposaient vivement au projet, au motif de diverses atteintes, environnementales notamment.
Compromis
Pour la suite, un nouvel appel d’offres sera lancé afin de construire la digue et de, peut-être, terminer la NRL fin 2023. Concernant l’approvisionnement des matériaux, celui-ci sera assuré par la région et non plus par les entrepreneurs. Source de litige entre ladite région et Vinci-Bouygues. En effet, en août dernier, le groupement réclamait entre 150 et 300 millions d’euros pour pallier au manque de roches.
Pour contourner l’impasse, Didier Robert a misé sur un « plan andains ». Ce sont finalement des roches volcaniques qui seront récupérées. «Le groupement dispose suffisamment de matériaux pour exécuter le chantier jusqu’à fin 2021. Dans le même temps, je ne veux plus être dépendant de quiconque sur l’approvisionnement des matériaux. Nous lançons un plan andain, porté par la collectivité régionale, pour que la Région ait la maîtrise des matériaux», a-t-il assuré lors d’une conférence de presse. Plus généralement, l'Etat va apporter son soutien, et intégrer la NRL dans le plan de relance à venir, a annoncé quelques jours plus tôt le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.
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