La pollution de l’air, aussi nocive pour les yeux
Le 26 janvier 2021 par Romain Loury
VLDT
La pollution de l’air, notamment les particules fines, pourraient être liée à un risque accru de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), première cause de cécité chez les personnes âgées, révèle une étude publiée dans le British Journal of Ophthalmology.
On la savait déjà liée aux maladies cardiovasculaires et pulmonaires, mais aussi au diabète, peut-être à la maladie d’Alzheimer et à l’autisme. La pollution de l’air pourrait aussi favoriser une maladie oculaire liée à l’âge, la DMLA, qui touche près de 200 millions de personnes à travers le monde.
Outre une prédisposition génétique, cette maladie, qui affecte la zone centrale de la rétine (la macula) et peut évoluer jusqu’à une cécité au centre du champ de vision, survient après 50 ans, plus fréquemment chez les personnes souffrant de surpoids et les fumeurs. Ce qui a incité Sharon Chua, de l’Institut d’ophtalmologie de l’University City of London, et ses collègues à évaluer l’effet de la pollution de l’air. Comme le tabac, celle-ci accroît le stress oxydatif et l’inflammation, deux phénomènes à l’œuvre dans la DMLA.
Risque accru de 8% chez les plus exposés
Pour cela, les chercheurs ont analysé les données de la cohorte britannique UK Biobank, qui regroupe un total de 116.000 personnes âgées de 40 à 69 ans. Leurs résultats révèlent une association entre l’exposition quotidienne aux particules fines d’une taille inférieure à 2,5 microns (PM2,5) et le fait de souffrir d’une DMLA, avec un risque accru de 8% chez les personnes les plus exposées.
Si les PM2,5 constituent le seul polluant lié à la DMLA, d’autres, en particulier le dioxyde d’azote (NO2) et les oxydes d’azote pris dans leur ensemble (NOx), sont associés à des changements de structure de la rétine (sans diagnostic de DMLA), ce qui suggère une toxicité oculaire.
Selon les chercheurs, l’ensemble de ces polluants pourraient fragiliser, via stress oxydatif ou inflammation, les cellules rétiniennes, les rendant vulnérables à la DMLA. «Nos résultats constituent un nouvel élément suggérant les effets nocifs de la pollution atmosphérique, même à des niveaux d’exposition modérée», commentent-ils.
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