La métropole de Lyon veut durcir les restrictions de circulation
Le 31 juillet 2020 par Victor Miget
Dans un courrier adressé au préfet jeudi 30 juillet, que l’AFP a pu consulter, Bruno Bernard, président du Grand Lyon, demande à ce que soient durcies les restrictions de circulation automobile avant l’apparition des pics de pollution.
Il fait chaud à Lyon depuis mercredi 29 juillet. Et comme souvent, la canicule s’accompagne d’un épisode de pollution à l'ozone. La préfecture a déclenché une alerte de niveau 1 et a instauré la circulation différenciée. Seuls les véhicules zéro émission et Crit'Air 1, 2 ou 3 sont autorisés à rouler dans l’agglomération.
Peut mieux faire, de l’avis du nouveau président (EELV) de la métropole de Lyon. Bruno Bernard souhaite que des restrictions de circulation automobile soient mises en place avant l'apparition de pics de pollution. «Nous devons passer d'une logique de gestion de crise à une logique d'anticipation des épisodes de pollution atmosphérique. Ainsi, il serait judicieux de s'appuyer, non pas sur les données mesurées par l'association agréée de surveillance de la qualité de l'air, mais bien sur les prévisions de dépassement des seuils d'alerte», écrit-il. Pour justifier la démarche, l’élu rappelle que la dégradation de la qualité de l’air est souvent la conséquence de la canicule. En un mot, il faut anticiper plutôt que subir. L'édile demande à ce que ces restrictions s'appliquent également aux grands axes routiers que sont les autoroutes A6 et l’A7, jusqu'ici exemptés.
Boulevard pour les VE
Autre préconisation: étendre l’interdiction de circulation à plus de catégories de véhicules pendant les pics de pollutions. Bruno Bernard suggère qu’en alerte de niveau 1, les véhicules classés Crit'Air 4 et 5 restent au garage. Au niveau supérieur d'alerte, les véhicules Crit'Air 3 seraient interdits de circulation. Lorsque le niveau 2 aggravé est atteint, seuls les véhicules électriques et hybrides (Crit'Air 0 et 1) seraient autorisés. Pour le contrôle, l'élu propose de mettre en service un système automatique de lecture des plaques d'immatriculation.
Dans son courrier, le président de la métropole rappelle que la capitale des Gaules est exposée chaque année «pendant plus d'un mois» à des niveaux de pollution «dépassant les niveaux de recommandation et d'alerte réglementaire». En d’autres termes, il y a urgence.
La préfecture dit oui, mais…
Selon l’AFP, la préfecture s’est dite «tout à fait favorable à une évolution de la réglementation». Des échanges ont déjà eu lieu avec Bruno Bernard et les maires de Villeurbanne, Bron et Caluire, communes situées dans le périmètre de la zone de faible émission (ZFE) mise en place en début d'année.
Cependant, aucun changement n'est à attendre dans l'immédiat. «Cela doit passer par une évolution de la réglementation, qui prendra plusieurs mois car elle nécessite une consultation des territoires concernés», précise la préfecture. Elle rappelle néanmoins que les élus ont d'autres solutions à leur disposition, comme la baisse du prix du ticket Tick'Air qui autorise à voyager sur le réseau lyonnais de transports en commun pendant 24h pour 3 euros pendant les périodes de pollution. Cependant, dès demain, la préfecture va exclure de la circulation 110 000 vignettes 4, 5 et non classés.
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