La faim dans le monde ne recule plus
Le 18 septembre 2017 par Marine Jobert
@FAO/Cengiz Yar
11% de la population mondiale souffre de la faim. Plus de la moitié se trouve en Asie. Un drame qui progresse, à cause de la multiplication des conflits armés et des effets dévastateurs du changement climatique.
Ils étaient 777 millions en 2015; ils sont 815 millions aujourd’hui. Le nombre de mal nourris sur Terre ne cesse de croître, s’approchant à nouveau dangereusement des 900 millions enregistrés en 2000. Une inversion de tendance qui s’explique par l’augmentation du nombre de zones de conflit et par l’intensification de phénomènes climatiques dévastateurs, comme les sécheresses ou les inondations. «Exacerbés par les chocs climatiques, les conflits ont des conséquences graves sur la sécurité alimentaire et sont l’une des causes de la progression récente de l’insécurité alimentaire», avance l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), dans la première évaluation mondiale de l’organisation sur la sécurité alimentaire et la nutrition. Une somme de 144 pages à paraître dans le prolongement du Programme de développement durable à l’horizon 2030, lequel a fait de l’élimination de la faim et de toutes les formes de malnutrition la principale priorité politique internationale. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous.
Obésité chez les adultes
Quelque 155 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent d'un retard de croissance (petits pour leur âge), révèle le rapport, alors que 52 millions d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale (poids trop faible pour leur taille). On estime en outre que 41 millions d'enfants sont maintenant en surpoids. Les proportions les plus élevées d'enfants en situation de précarité alimentaire et de malnutrition dans le monde sont actuellement concentrées dans les zones de conflit. «Les personnes vivant dans des pays touchés par des crises prolongées sont près de 2,5 fois plus susceptibles d'être sous-alimentées que les personnes vivant sous des cieux plus cléments», constate le rapport. L'anémie chez les femmes et l'obésité chez les adultes sont également préoccupantes. Ces tendances sont une conséquence non seulement des conflits et du changement climatique, mais aussi de changements profonds des habitudes alimentaires et des ralentissements économiques.
Sociétés pacifiques
«[Ce rapport] a déclenché des sirènes d'alarme qu’il n’est pas permis d’ignorer: nous n’éliminerons la faim et toutes les formes de malnutrition d'ici 2030 que si nous nous attaquons à tous les facteurs qui compromettent la sécurité alimentaire et la nutrition, ont réagi la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le Programme alimentaire mondial (PAM) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS), co-auteurs du rapport. L’édification de sociétés pacifiques et inclusives est une condition nécessaire à cette fin».
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