La déconstruction des bateaux de plaisance, c’est parti
Le 27 juin 2019 par Stéphanie Senet

APER
L’éco-organisme en charge de la déconstruction des bateaux de plaisance a annoncé, le 20 juin, le démarrage opérationnel de la filière en France. 18 centres démarrent leurs activités.
Disséminés tout au long du littoral français, les premiers opérateurs de déconstruction des bateaux de plaisance et de sport[1] démarrent leurs activités le 28 juin, selon l’Association pour la plaisance responsable (APER), en charge de la gestion de cette nouvelle filière à responsabilité élargie du producteur (REP). «L’objectif fixé dans notre cahier des charges est de traiter 22.700 bateaux d’ici à fin 2023», explique au JDLE Guillaume Arnauld des Lions, délégué général de l’APER. Soit environ la moitié du stock historique probable en France, «qui devrait tourner autour de 45.000 unités» selon lui. La Fédération des industries nautiques (FIN) avait tablé sur 20.000 bateaux, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie sur 35.000. Le rythme de traitement sera progressif: 1.800 en 2019, 3.600 en 2020, 5.000 en 2021, 6.100 en 2022 et 6.200 en 2023.
La livraison à la charge du plaisancier
Financièrement, les frais de déconstruction sont pris en charge par l’éco-organisme, doté d’éco-contributions versées par les fabricants (850.000 euros en 2019) et d’une partie de la taxe sur la francisation et la navigation. A charge ensuite au particulier de payer l’acheminement de son bateau jusqu’au centre de déconstruction.
40 centres fin 2020
18 sites, dont la plupart sur le littoral métropolitain, sont opérationnels à partir du 28 juin. Ce réseau devrait s’étendre à 30 centres de déconstruction d’ici à la fin de l’année et à 40 fin 2020, selon les prévisions de l’Aper. L’objectif est de réduire à 150 kilomètres le trajet maximal d’acheminement d’un bateau en fin de vie.
Composites à l’étude
Côté recyclage, le taux reste encore faible. «Un bateau de plaisance est composé en moyenne d’un tiers[2] de métaux (fonte, plomb, inox et aluminium) qui se recyclent parfaitement. Il faut ajouter 40% de composites, pour lesquels il n’existe pas encore de solution opérationnelle, le restant étant surtout constitué de bois, transformé en panneaux ou en CSR[3] selon sa qualité», explique Guillaume Arnauld des Lions.
Bientôt un comité inter-filières
Le recyclage des composites représentent de forts enjeux dans les années à venir, en particulier dans l’industrie automobile, aéronautique, et les transports. «Un comité inter-filières devrait être lancé en septembre avec la fédération de la plasturgie pour trouver rapidement des solutions de recyclage», annonce le délégué général de l’Aper.
[1] Il s’agit des bateaux dont la longueur oscille entre 2,5 et 24 mètres, jet skis compris, soumis à l’obligation d’immatriculation ou d’enregistrement. Sont exclus : les kayaks, windsurfs, kitesurfs, pédalos, stand-up paddles.
[2] En tonnages
[3] Les combustibles solides de récupération sont principalement utilisés par les cimenteries
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