La biodiversité protège aussi les abeilles des maladies
Le 20 juillet 2020 par Romain Loury
Comme pour l’humain, la biodiversité est un facteur protecteur de maladies chez les abeilles, révèle une étude publiée lundi 20 juillet dans Nature Ecology & Evolution. Selon ces travaux, la présence de nombreuses espèces de bourdons et abeilles est liée à une moindre présence de maladies parasitaires.
Avec les pesticides, la raréfaction des ressources florales et le changement climatique, les maladies parasitaires sont considérées comme l’une des principales raisons du déclin des abeilles et des bourdons. Or selon l’étude menée par Peter Graystock, entomologiste à l’université Cornell (Etat de New York), et ses collègues, la présence de ces maladies serait directement dépendante de la diversité et de l’abondance de pollinisateurs et de fleurs.
Les chercheurs ont étudié plus de 5.000 abeilles, bourdons et fleurs (110 espèces de pollinisateurs, 89 espèces de fleurs) au cours du printemps, analysant la présence de cinq parasites de ces insectes (Nosema ceranea, Nosema bombi, Crithidia bombi, Crithidia expoeki, grégarines).
Moins de diversité, plus de maladies
Touchant 42% des espèces de pollinisateurs étudiées (et 12,2% des individus), ces cinq maladies deviennent plus fréquentes en fin de saison, lorsque les abeilles et bourdons sociaux dominent –au détriment des espèces solitaires, donc lorsque la diversité de pollinisateurs est plus faible. A l’inverse, les fleurs, où se contaminent les pollinisateurs par contact, sont moins fréquemment contaminées en fin de saison, lorsqu’elles sont plus abondantes.
Selon Peter Graystock, «les parasites ont plus de chances d’échouer chez une espèce avec laquelle ils ne sont pas compatibles lorsque les communautés de pollinisateurs sont plus variées, ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas se répliquer et se propagent moins. Par ailleurs, quand les fleurs sont plus nombreuses, les abeilles ne les butinent pas toutes, et elles sont donc moins souvent contaminées par de hautes concentrations de parasites».
Pour les chercheurs, «ces résultats signifient que les efforts pour améliorer la santé des abeilles bénéficieront de la richesse des ressources florales pour réduire le risque de transmission de maladies, du maintien de la diversité de pollinisateurs pour diluer les parasites, et de la surveillance des espèces dominantes susceptibles à ces maladies».
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